France : l'homme d'affaires russe Alexeï Kouzmitchev mis en examen
- Avec AFP

L’homme d’affaires russe Alexeï Kouzmitchev, déjà visé par les sanctions internationales de l'UE, a été mis en examen le 1er novembre à Paris pour blanchiment de fraude fiscale. Il a été placé sous contrôle judiciaire, a indiqué le parquet national financier.
Le cofondateur russe du groupe Alfa Alexeï Kouzmitchev a été mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale et travail dissimulé le 1er novembre à Paris, après avoir été interpellé le 30 octobre à Saint-Tropez et placé en garde à vue. La violation de sanctions internationales a été évoquée lors de son arrestation.
Le Parquet national financier (PNF) a requis le placement en détention provisoire d’Alexeï Kouzmitchev, mais il «a finalement été placé sous contrôle judiciaire avec notamment» l'obligation «de verser un cautionnement d'un montant de 8 millions d'euros» et l'interdiction «de quitter le territoire national», a précisé le parquet financier.
Son avocat n'a pas souhaité s'exprimer.
La Russie peut aider à protéger les droits d’un de ses citoyens.
«Pour être honnête, je ne connais pas cette situation», a réagi le 31 octobre le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, interrogé par la presse sur cette affaire. «En fait, j'ai lu les rapports des médias. Pour autant que je sache, il est citoyen de la Fédération de Russie. En conséquence, nous devons recevoir des informations sur la détention d'un citoyen de la Fédération de Russie, par l’intermédiaire de notre mission diplomatique», a-t-il poursuivi.
«Après réception de l’information, et si le détenu le souhaite, nous aiderons bien sûr à protéger ses droits en tant que citoyen russe», a-t-il ajouté.
Visé par les sanctions de Bruxelles
Alexeï Kouzmitchev, 61 ans, est présenté comme «un grand actionnaire du conglomérat d'Alfa Group, qui comprend la banque Alfa Bank, l'un des plus grands contribuables de Russie», selon l'Union européenne qui l'a classé sur la liste des personnes ciblées par des sanctions le 15 mars 2022.
Les faits reprochés à Kouzmitchev portent entre autres sur son patrimoine immobilier en France et des revenus non déclarés, selon une source proche du dossier citée par l’AFP. Le suspect avait vu deux de ses yachts, «La Petite Ourse» et «La petite Ourse II», saisis en mars 2022 dans le cadre des sanctions prises par l'UE. Il a engagé auprès de l'UE une procédure pour faire annuler son inscription sur la liste des sanctions. La décision doit être rendue le 15 novembre.
Il a été interpellé lundi 30 octobre à Saint-Tropez (Var) et placé en garde à vue. Des perquisitions ont été réalisées le même jour «en plusieurs lieux, notamment dans le Var et au domicile parisien de M. Kouzmitchev», avait indiqué une source judiciaire. Celle qui a eu lieu dans sa maison de Saint-Tropez a duré toute une journée. «Du numéraire et des bijoux ont été saisis», a précisé le Parquet.
«Après une journée de perquisition et audition dans le Var», Kouzmitchev a été transféré le 31 octobre à Nanterre, dans les locaux de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff), chargé des investigations.