Le militant de la justice sociale Michael Bell Sr. s’est battu pendant 10 ans pour faire passer une loi au Wisconsin. Elle exige une enquête indépendante pour les meurtres dans lesquels des officiers de police sont impliqués.
Lors d’une interview sur la chaîne de télévision RT, Michael Bell a expliqué que le comportement de Tony Robinson, un adolescent noir non armé, n’aurait pas dû conduire à sa mort.
«Un garçon ne devrait pas être tué juste parce qu’il se jette dans la circulation», a souligné l’ancien militaire. «Mes propres amis agents de police m’ont dit que ce gars [le policier qui a abattu Tony Robinson] pouvait être très agressif. Il a pu faire des erreurs parce que les renforts étaient à 30 secondes. Ce gars aurait pu rester dehors, attendre les renforts et Tony Robinson pourrait être vivant aujourd’hui».
Le militant a ajouté que des caméras vidéo fixées sur les policiers auraient pu être utiles dans une telle situation, quand le seul témoin n’est autre que l’agent impliqué dans l’incident.
«Nous ne connaîtrons pas les résultats jusqu’à la fin de l’enquête. Nous savons aussi qu’il n’y avait pas de témoins oculaires ; c’est ce qu’on m’a dit», a poursuivi Michael Bell Sr. «Le seul témoin maintenant, c’est le policier qui a tué cet homme et quel que soit son témoignage, il n’y a personne qui puisse le contredire».
Nearly 2,000 people protest fatal police shooting of #TonyRobinson in Wisconsin
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— HuffPost BlackVoices (@blackvoices) 10 Mars 2015
Michael Bell Sr. a annoncé à RT qu’il avait commencé à mettre en doute le système judiciaire quand le département de police de Kenosha au Wisconsin avait reconnu les officiers non coupables du meurtre de son fils après une enquête de deux jours seulement.
«C’était très difficile. Je suis pilote militaire, je volais pour mon pays, je crois en la démocratie et je savais qu’il y avait un problème avec ce système, et quand j’ai posé des questions, on m’a ignoré», a expliqué le militant, avant d’ajouter : «J’étais très préoccupé par cette situation parce que je me suis dit : "Si on m’ignore, que se passe-t-il avec d’autres personnes, d’autres races, d’autres groupes économiques, etc. ?"».
3Novices:Wisconsin Dad Recalls Son's 2004 Shooting Death by Police http://t.co/HK2VfYCbhX Michael Bell described fighting for a first-in-…
— 3novices (@3novices) 9 Mars 2015
La proposition élaborée par Michael Bell Sr. se compose de trois parties. Dans la première partie, un officier devrait passer un test de dépistage des drogues, garantie qu’il est en parfaite condition au cours de l’incident. La deuxième partie suggère de mandater une enquête indépendante et la troisième d’inclure un examen approfondi de tout l’incident.
«Nous n’avons pu obtenir que le deuxième élément – l’enquête indépendante – mais cela reste la première fois aux Etats-Unis qu’un Etat entier demande par voie légale que les meurtres qui impliquent des policiers soient l’objet d’une enquête externe», a-t-il déclaré sur RT.
Michael Bell Sr. a souligné qu’un tel procédé ne pouvait réussir qu’avec l’aide des services de mise en application de la loi.
«Une des choses que je dois dire, c’est que ce nous ne l’aurions pas fait sans les officiers de police. J’ai travaillé avec le directeur de la Wisconsin Professional Police Association, avec le directeur de la Badger State Sheriffs' Association. Nous nous sommes réunis, et avec les législateurs, les services de mise en application des lois, la justice pénale et les professeurs de droit pénal, nous avons formulé ce projet de loi et nous avons pu le faire accepter».
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