Hervé Mariton, député Les Républicains et candidat à la primaire de son parti pour l'élection présidentielle juge sévèrement les divisions au sein de son parti, et le manque de clarté de certains candidats à la primaire.
RT France : Hervé Mariton, pourquoi avoir décidé de vous lancer dans la course à l’élection présidentielle en étant candidat à la primaire de votre parti, Les Républicains ?
Hervé Mariton : Je pense être celui qui exprime le plus intensément des convictions de liberté et de valeurs. Ma voix est une voix de liberté sur les enjeux économique, une vision qui estime que dans un monde incertain, la rigidité n’est pas la bonne réponse, la centralisation n’est pas la bonne réponse, et en même temps un engagement fort sur la question des valeurs.
Je suis dans le top de l'@Lopinion_fr d'aujourd'hui #Primaires#DroiteDeConvictionshttp://t.co/JJPO7Y75Vs
— Hervé Mariton (@HerveMariton) 15 Octobre 2015
RT France : Quel est votre point de vue sur toutes les tensions qui marquent actuellement votre parti ?
Hervé Mariton : Tout ce qui affaiblit le papier est évidemment une mauvaise chose, mais je pense que les primaires peuvent être très fécondes si elles sont fluides, ouvertes, avec un vrai débat d’idée. C’est tout le sens de ma candidature, sur cette thématique libérale et conservatrice. S’il y a beaucoup de candidat, c’est positif. Si la presse joue le jeu, si on arrive à intéresser beaucoup de Français, et si le déroulement du scrutin est rigoureux…
" #Morano exprime une vision de la France qui n'est pas la France. la france ne se définit pas par une race" @HerveMariton
— sudradio (@sudradio) 1 Octobre 2015
RT France : Car ce n’est pas gagné d’avance, un scrutin juste au sein des Républicains ?
Hervé Mariton : C’est un travail permanant, car ce n’est pas dans notre culture historique.
"Le processus des #Primaires est important et les règles doivent être respectées" #E1matin
— Hervé Mariton (@HerveMariton) 15 Octobre 2015
RT France : La question des valeurs est justement importante pour vous qui avez été l’un des opposants les plus actifs au Mariage pour tous. Deux ans après, quelle est votre position ?
Hervé Mariton : Je reste favorable à l’abrogation de la loi Taubira, avec la mise en place d’un contrat d’union civile à la place, un contrat qui enlève les perspectives de filiation. Ma position est toujours la même, mes convictions sont fortes, et quand on considère qu’une loi est mauvaise, il faut envisager de la changer quand on arrive au pouvoir.
RT France : Au sein de Les Républicains, vous êtes un des seuls à être aussi tranché sur cette question ?
Hervé Mariton : Oui, il y a un flou au sein de ma famille politique… Cela me fait penser à une extrême prudence avant tout tactique, et cela ne me semble pas de bonne augure, sur ce sujet comme sur d’autres. C’est un aveu de faiblesse de ne pas avoir de position.
RT France : La question du genre est revenue au centre de l’actualité avec la décision d’un tribunal de Tours qui a parlé d’une personne de «sexe neutre». Quelle est votre opinion sur ce sujet ?
Hervé Mariton : Evidemment, il y a là un sentiment d’étrangeté. Mais nous sommes ici face phénomène physiologique exceptionnel, il faut l’appréhender comme tel, et non pas comme une catégorie. L’approche de neutralité n’est pas approprié, neutre veut dire quelque chose, c’est appliqué aux choses, aux objets… On pourrait toutefois avoir une situation pour les cas exceptionnel.
RT France : Vous avez une voix qui tranche à droite, avec notamment vos positions sur la loi Macron que vous souteniez ?
Hervé Mariton : Sur la loi Macron, Je pense que c’est une loi qui porte des propositions microéconomiques, et que la solution des problèmes de la France est dans des visions fortes et indispensables, mais aussi dans la capacité à porter des solutions microéconomiques locales. La loi Macron n’est pas le grand soir, pas une baguette magique qui règle tous les problèmes de la France, mais c’est un texte utile et qui a une vision intelligente d’une solution par l’entreprise.
Ce qui n’empêche que je suis par ailleurs très critique de nombreuses initiatives du gouvernement. Le matraquage fiscal par exemple. Sur des dossiers économiques comme celui d’Air France, on sent un gouvernement plein de contradiction, faisant preuve d’une extrême lâcheté, cédant à la gauche de la gauche. Je suis aussi très critique aussi sur la politique énergétique du gouvernement avec des concessions aux Verts sur le terrain du nucléaire.
"Le gouvernement ne fait pas preuve de courage sur le budget il profite d'effets d'aubaines" #Ecorama#PLF2016
— Hervé Mariton (@HerveMariton) 14 Octobre 2015
RT France : Un candidat à l’élection présidentiel doit aussi avoir des positions sur le plan international. Quelle est la vôtre sur ce qui se passe actuellement en Syrie ?
Hervé Mariton : La situation en Syrie est une situation compliquée, c’est certain. Ce que je pense en revanche c’est que quand on intervient, on doit le faire avec une force et une intensité suffisante, ce qui n’est pas le cas du gouvernement français aujourd’hui. Je pense qu’il faut assumer de parler avec Assad, mais contrairement à d’autres à droite, je pense qu’il est important d’être très lucide sur le fait qu’il n’est pas un allié. Le renforcement d’Assad peut aussi vider la Syrie et favoriser le développement de Daesh. Je pense qu’il faut parler avec la Russie, avec Assad. Mais s’allier avec eux, pas forcément.
Mariton propose une refonte des partenariats au Proche-Orient pour lutter contre Daech http://t.co/v0DxKMjFLo
— Aymeric Chauprade (@a_chauprade) 8 Juin 2015
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