D’après l’expert du Moyen-Orient Bashdar Ismaeel, les violences qui ont secoué la capitale turque Ankara samedi matin portent la signature de Daesh.
RT : Pour le moment aucun groupe n’a revendiqué la responsabilité de l’attaque. Qui pourrait être derrière cette explosion ?
Bashdar Ismaeel : C’était une manifestation pacifique rassemblant des centaines de personnes. Premièrement j’ai pensé que c’était Daesh, ils ont beaucoup à gagner en perpétrant ce genre de crime et ce ne serait pas une surprise. Il y a aussi des organisations nationalistes qui essayent d’alimenter les tensions entre le gouvernement et le PKK, surtout avant les élections anticipées qui se tiennent le 1er novembre. Mais de toute façon, cela montre à quel point la Turquie est impliquée dans sa la lutte contre Daesh. Pendant longtemps elle a gardé une certaine neutralité et maintenant je pense qu’elle est en train de payer le fait de ne pas en avoir assez fait au cours des quatre ou cinq dernières années.
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— RT France (@RTenfrancais) 10 Octobre 2015
RT : Des élections parlementaires cruciales s’approchent pour le président actuel Recep Tayyip Erdogan, et l’opposition turque pro-kurde espérait à avoir un cessez-le-feu entre le gouvernement et les milices kurdes de l’autre côté. Alors quelle est la prochaine étape que le gouvernement prendra suite aux événements d’aujourd’hui ?
Bashdar Ismaeel : Je crois que le gouvernement a porté l’accent sur la nécessité de solidarité et d’unité. Ces événements rappellent beaucoup de souvenirs et d’images des «jours sombres» des années quatre-vingt-dix. Si le gouvernement appelle à l’unité et la solidarité, il doit montrer qu’il est capable d’assurer la sécurité des citoyens lors des élections du 1ernovembre. Il y a déjà eu une explosion similaire en juin, et il y en a eu d’autres encore par le passé.
Il faut donc tout d’abord assurer la protection des gens pour les élections, mais aussi aller de l’avant, Daesh et la Turquie se sont dans une certaine mesure déclaré la guerre depuis le mois de juillet, mais la Turquie a choisi de s’attaquer simultanément au PKK et aux islamistes, et je pense que l’Etat islamique a ébranlé l’Etat turc, Daesh ayant largement évolué ces trois ou quatre dernières années. Beaucoup de gens attendent maintenant de voir ce que va faire le gouvernement turc, premièrement en réduisant les tensions avec le PKK, et bien sûr protéger la population, qui est en danger.
“@RTenfrancais: Pour #Washington, la #Turquie n’en fait pas assez contre #Daesh
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— le maraudeur (@Hassanm42878874) 27 Août 2015
RT : A ce jour, la situation dans le pays ne peut pas être plus compliquée que ce que vous avez décrit. Le gouvernement a annoncé que c’était une attaque terroriste et qu’une une investigation allait être menée. Mais en jetant un coup d’œil sur ce qui se passe dans le pays, nous voyons qu’il lutte en ce moment contre Daesh, les Kurdes, et doit faire face à l’afflux de réfugiés. Tout ceci est très préoccupant, est-ce que cela montre un manque de sécurité dans le pays ?
Bashdar Ismaeel : C’est sûr, depuis longtemps la paix régnait en Turquie, qui ne combattait pas l’Etat islamique, qui à son tour avait accès à certaines parties du pays. On sait que la frontière est très longue et n’est pas toujours été bien gardée, elle ne peut pas être entièrement protégée. Je veux dire que la Turquie a commencé à construire des murs après l’attaque de juillet, qui a incité le pays à commencer à bombarder Daesh, ainsi que le PKK. C’était une bombe à retardement. Le gouvernement turc pensait pouvoir mener une guerre distante en Syrie, qu’il pouvait d’une certaine façon garder le contrôle. Mais je pense que maintenant il est plongé profondément dans la lutte contre les terroristes et il ne s’agit plus seulement de protéger les frontières avec la Turquie, mais bien d’éradiquer la progression de Daesh en Syrie. J’attends de voir comment le pays réagira plus globalement, et quelles mesures il adoptera contre l’Etat islamique.
DIRECT- Turquie: les policiers tentent de bloquer la foule de #migrants voulant rallier l'#UEhttp://t.co/mahkn8CDyYpic.twitter.com/C1zhLRXGlE
— RT France (@RTenfrancais) 18 Septembre 2015
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