Les gaspillages et extravagances des émirs du pétrole scandalisent toute personne honnête. Mais qui les a placés dans cette position indécente et à quoi servent-ils au juste ? Michel Collon y répond pour RT France.
Dubaï, l’émirat du Golfe, lance un nouveau projet touristique extravagant : la plus grande station de ski couverte au monde, avec une piste d’1,2 kilomètre, va être construite dans le futur quartier résidentiel Meydan One qui comportera aussi une fontaine dansante à 420 mètres de haut, un centre commercial, une marina pour yachts de milliardaires et un hôtel de luxe dans « la plus haute tour résidentielle du monde » : 711 mètres. Coût minimum : 6,2 milliards d’euros.
Avec un tel argent, au Venezuela de Chavez et Maduro, ou bien dans la Bolivie d’Evo Morales, on crée des milliers d’écoles et d’hôpitaux, on offre un job à des jeunes, on double la retraite des vieux travailleurs. Mais dans le Golfe, ce fric est gaspillé à de telles stupidités, quand ce n’est pas pour la plus grande collection de voitures de luxe du monde ou l’achat des tableaux les plus coûteux que personne ne pourra voir.
« Ils font ce qu’ils veulent avec leur argent », diront certains ? Sauf que ce n’est pas du tout « leur argent ». Les richesses naturelles appartiennent aux peuples et non aux élites. Elles devraient servir à éliminer la pauvreté, à offrir une vie décente à tous.
Qui a placé ces cheikhs et émirs dans cette position indécente ? Le colonialisme. C’est Londres et puis Washington qui ont installé leurs marionnettes dociles à la tête du pétrole et du gaz afin de garder le contrôle sur cette richesse énorme. Ce sont Exxon, BP et autres Chevron qui tirent les ficelles du jeu pour empêcher les nations du monde arabe de s’unir et de s’émanciper. C’est Washington qui a éliminé de diverses façons les dirigeants arabes nationalistes et indépendants. Le Qatar, Dubaï, Abu Dhabi ne sont que de vulgaires stations-service avec un drapeau dessus.
Si le pétrole et le gaz étaient utilisés dans l’intérêt de l’ensemble des peuples arabes, il n’y aurait plus de chômeurs au Caire, plus d’attentats à Bagdad et plus d’esclaves employés comme main d’œuvre à Riyad ou à Doha. Mais forcément les bénéfices des multinationales pétrolières ne seraient plus les mêmes. Et David Rockefeller (Exxon, Chase Manhattan Bank, Council of Foreign relations, Bilderberg, Trilatérale) ne serait plus l’homme le plus influent du monde.
La subtilité est que les maîtres du monde se cachent derrière ces marionnettes du Golfe pour cacher la véritable structure injuste de l’économie actuelle. Leur terreur serait que les peuples arabes produisent leur Chavez ou leur Evo Morales, s’approprient ce qui leur a été volé et deviennent les acteurs de leur propre histoire. Ce jour-là, la face du monde pourra changer.
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