RT : Nous avons déjà entendu Donald Trump dire que l’incident à Paris ressemblait à une attaque terroriste. N’est-il pas trop tôt pour tirer de telles conclusions ?
Lawrence Wilkerson (L. W.) : Je ne doute pas que la Maison Blanche tire de conclusions hâtives, cela semble être une habitude de la maison. Il faut être prudent et attendre que la police française et les autres services en charge déterminent l'origine de l’attaque. Les élections présidentielles sont très proches, elles auront lieu dimanche, et la première chose qu'il faut déduire de cet incident, c’est que quelqu’un essaie d’influencer l’élection.
C’est un immense défi, mais la police française est très compétente
RT : Comment évaluez-vous la réaction de la police à cette attaque ?
L. W. : La France est en état d’urgence depuis l’année 2015, et la police française s’est montrée très professionnelle, car 230 personnes ont perdu la vie depuis janvier 2015. C’est un immense défi, mais la police française est très compétente.
RT : Mais on continue à voir des incidents liés au terrorisme…
L. W. : Oui, il y a eu un attentat en Russie aussi, et il est possible qu’il y aura d’autres incidents à travers le monde. Beaucoup de ces attaques sont causées par les agissements des Etats-Unis et d'autres pays en Syrie – des groupes comme Daesh n’apprécient pas ce que nous faisons contre eux, et ils renvoient leurs combattants en Tchétchénie, en France – Marseille semble d'ailleurs être un point de passage par lequel les terroristes arrivent dans le pays. Tant que nous continuons à bombarder différentes parties du monde, s'immiscer dans les guerres civiles, nous allons voir des terroristes quitter les champs de bataille et rentrer chez eux.
A la suite du Brexit, une tendance similaire émerge en France, et l’Union européenne pourrait bien se retrouver dans une position précaire
RT : L’élection présidentielle a lieu dans quelques jours. Selon vous, comment ces événements peuvent-ils l'influencer ?
L. W. : J’espère que cela ne sera pas le cas. Mais cela peut, d’une façon ou d’une autre, renforcer le message de Marine Le Pen, le rendre plus actuel pour le peuple français. Et c’est un message presque tyrannique – il faut imposer des restrictions, nous ne devons laisser personne entrer dans notre pays, et mettre la pression sur ceux qui sont déjà sur place. Je ne suis pas sûr que la récente montée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages reflète d’autres aspects de la conjoncture actuelle en France. Mais ce qui est inquiétant, c'est que vous avez une extrême-gauche forte et une extrême-droite forte, qui attirent des électeurs. A la suite du Brexit, une tendance similaire émerge en France, et l’Union européenne pourrait bien se retrouver dans une position précaire.
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