Les médias des pays membres de l’OTAN n’hésitent pas à répéter les allégations infondées et imprudentes d’invasion imminente de l’Europe par l’armée russe, menaçant même de déclencher une Troisième Guerre mondiale.
Quand les médias russes proposent des points de vues alternatifs valables sur un éventail de questions internationales, l’Alliance occidentale les étouffe, les taxant de «fake news».
«L’OTAN prétend qu’il observe une augmentation considérable des fausses informations russes depuis l'annexion de la Crimée», rapport Reuters, ignorant le fait que cette information même contenait des «fake news».
Une telle ignorance est endémique chez les médias occidentaux, c’est typique de cette pensée unique qui diabolise massivement la Russie.
S’il y a un côté qui est coupable de colportage de fausses informations, ce sont les médias occidentaux de l’OTAN. Et ils le font à une échelle industrielle
Tout d’abord, la Russie n’a pas annexé la Crimée, comme on le déclare systématiquement dans les médias occidentaux, comme si c’était un fait. La population de la péninsule a voté lors d’un référendum légalement constitué en mars 2014, afin de rejoindre la juridiction de la Russie. Mais dans le titre susmentionné, Reuters utilise l'expression «annexion de la Crimée», sans aucune réserve, comme si le référendum historique qui l'a fait rejoindre la Russie ne faisait pas partie de l’histoire.
Et ça n’est qu’un seul exemple de la distorsion quotidienne des actualités russes perpétrée dans les médias occidentaux. S’il y a un camp qui est coupable de colportage de fausses informations, ce sont les médias occidentaux de l’OTAN. Et ils le font à une échelle industrielle.
Par exemple, un peu plus tôt ce mois-ci, la journaliste star de CNN Christiane Amanpour a mené une interview avec Marine Le Pen, la présidente du Front national. La journaliste s'est montrée horrifiée, quand son interlocutrice a déclaré que la Russie n’avait pas annexé la Crimée et que les manifestations de Maidan à Kiev en février 2014 étaient un coup d’Etat contre le gouvernement élu. L'attitude d’Amanpour, visiblement choquée, était compréhensible, parce qu’elle a à maintes reprises affirmé le contraire, en déclarant que la Russie avait «envahi l’Ukraine». Dans ces cas, on peut estimer que la célèbre journaliste de CNN se trompe dans ses allégations sur les relations entre la Russie et l’Ukraine – cela signifie qu'elle et la chaîne d'actualité câblée qui l'emploie peuvent être accusés de fabrication régulière de «fake news».
Une autre occasion de diffusion des fausses informations qu'on a fait passer pour du journalisme professionnel, c’est l’émission de la BBC, GMT, présentée par Stephen Sackur le 3 février. Sackur, comme Amanpour, est un autre célèbre journaliste qui a la suffisance d'un paon. Son programme contenait une enquête sur la flambée de violences dans l’est de l’Ukraine. Plus précisément, le rapport diffusé par la BBC accusait les rebelles pro-russes de la région de Donetsk d’avoir bombardé la ville d’Avdievka. Et il fallait impliquer que la Russie attisait le conflit. Mais, quelques jours auparavant seulement, la BBC diffusait des vidéos montrant les chars des forces de Kiev qui prenaient positions dans un quartier résidentiel d’Avdievka... en violation avec l’accord du cessez-le-feu de Minsk.
On accuse les médias russes d'informations fausses, mais c’est incomparable avec l'ampleur des fabrications et distorsions massives et systématiques produites par les médias occidentaux
En plus de cela, Stephen Sackur a réalisé une interview avec l’ancien Premier ministre ukrainien, Arséni Iatseniuk, dans lequel ce dernier a pu se livrer à des déclarations sans jamais être contesté. Il y a eu des annonces telles que : «L’agression russe en Ukraine» et «La Russie a abattu l’avion civil malaisien MH17 en juillet 2014 au-dessus de l’Ukraine de l’Est.»
Le problème, c’est cette manière coutumière avec laquelle les médias occidentaux produisent régulièrement des «fake news» qui sont présentées comme des faits par leurs «célèbres journalistes»
On accuse les médias russes d'informations fausses, mais c’est incomparable avec l'ampleur des fabrications et des distorsions massives et systématiques produites par les médias occidentaux.
L’OTAN déclare avoir enregistré plus de 30 «mythes» publiés par les médias russes. Malheureusement, la liste de l’OTAN ne fournit pas de liens vers les articles russes originaux, où lesdits mythes auraient été décrits. Mais une lecture rapide de la liste montre que lesdits mythes ne sont pas plus «offensifs» que des contre-arguments russes, ou qu'un point de vue alternatif. L’OTAN dit-elle en quelque sorte qu'il est illégitime d’avoir une autre vision ?
Par exemple, l’OTAN compte parmi les «fausses nouvelles» russes les idées suivantes :
L’OTAN a tenté de faire adhérer l’Ukraine ;
L’OTAN a suscité les protestations de Maidan ;
L’OTAN tente d’encercler la Russie ;
L'opération de l’OTAN en Afghanistan est un échec ;
L'opération de l’OTAN en Libye était illégitime ;
Ces points-là et bien d’autres ne sont pas des falsifications, ni de la propagande infondée. Ce sont des assertions sérieuses qui peuvent être étayées par des faits documentés et des arguments juridiques, ainsi que par des cartes de prolifération des bases militaires de l’OTAN autour des frontières russes.
En effet, une telle perspective contredit complètement les vues stéréotypées que les médias occidentaux propagent chaque jour. Mais en aucun cas cela ne qualifie-t-il la conception russe, anticonformiste, de «fake news». Qui plus est, on peut dire que ces opinions présentées par les médias russes sont essentielles pour un bon intérêt et pour la compréhension du public.
C’est là une manifestation étonnante de l’arrogance occidentale et l’endoctrinement : le fait que les médias otaniens présentent des reportages aux informations clairement fausses ou altérant la réalité.
Par exemple, les forces russes et syriennes seraient coupables du massacre de civils dans la ville d’Alep. Pendant des semaines, les médias occidentaux ont parlé de ce massacre présumé, jusqu'à ce que la ville syrienne soit définitivement libérée des combattants armés appuyés par l’Occident, y compris des groupes terroristes interdits. Aucun massacre de civils n’a eu lieu, et, depuis, les médias occidentaux n’ont pas pris la peine de visiter Alep pour raconter comment les habitants sont revenus à une vie civile normale après être libérés par les forces russes et syriennes.
Un autre exemple de ces omniprésentes «fake news», diffusées par les médias occidentaux : les hackers russes ayant piraté l’élection présidentielle américaine pour mettre Donald Trump à la Maison blanche. Aucune preuve de ces allégations tendancieuses n’a jamais été présentée.
Et pourtant, des déclarations du même ordre sont maintenant diffusées sur l’ingérence russe dans les élections européennes – même si le renseignement allemand a récemment indiqué qu'il n’y avait aucune preuve d’ingérence.
Nous allons mettre la question en perspective. Au cours de l’année passée, les médias britanniques ont publié des histoires où ils affirmaient que la Russie se préparait à envahir l’Europe et déclencher la Troisième Guerre mondiale.
Le Daily Express a publié trois histoires de ce type en juin, en juillet et en septembre.
Ce n'était pas juste les tabloïds qui s’adonnaient à un cet alarmisme imprudent : The Independent, qui est prétendument plus sérieux, a publié au moins deux articles en mai et en septembre, avec des citations des hauts responsables militaires disant que la guerre nucléaire pourrait éclater en 48 heures, et qu'il y avait un plan d’invasion «secret» de la Russie.
En novembre, The Guardian et d'autres médias britanniques, dont le Daily Mail, le Daily Telegraph, la BBC et Sky, ont fait écho aux paroles d’Ian Parker, chef du MI5 : «la Russie présente une menace croissante pour le Royaume-Uni».
Si on croyait les médias britanniques, l’Europe et tout l’hémisphère nord auraient dû disparaître en fumée nucléaire il y a quelques mois déjà.
C’est un exemple de campagne propagandiste orchestrée qui vise à diaboliser la Russie et à créer, dans la plus grande imprudence, une atmosphère pour la guerre mondiale
Se lier avec des «fake news», comme démontré ci-dessus, n’est pas seulement faux ou peu éthique de la part des médias otaniens. C’est exemple de campagne propagandiste orchestrée qui vise à diaboliser la Russie et à créer, dans la plus grande imprudence, une atmosphère pour la guerre mondiale.
Dans ce contexte, accuser les médias russes de «fausses nouvelles» est une inversion flagrante de la réalité.
Que les dirigeants de l’OTAN, les gouvernements occidentaux et les médias dociles puissent faire impunément de telles accusations est un signe inquiétant d’endoctrinement collectif. Les politiciens occidentaux «libres et indépendants» autoproclamés, et des médias se comportant comme une armée de robots partant en guerre, tout en accusant la Russie des «fake news» – c’est d'une ironie indescriptible.