L’arrestation de plusieurs responsables de la FIFA intervient juste deux jours avant l’élection d’un nouveau président. Le timing de l’intervention des Américains a été soigneusement élaboré, a indiqué Tony Gosling dans une interview à RT.
RT : «Sepp Blatter ne fait pas partie des personnes inculpées», a insisté Walter de Gregorio, le porte-parole de la FIFA, tandis que les fonctionnaires américains estiment qu’il n’est pas nette. Compte tenu du criticisme dont Blatter fait face suite aux arrestations des certains responsables de la FIFA à Zurich, que pensez-vous du temps choisi ?
Tony Gosling : Je n’étais le seul à me lever mercredi matin, en entendant toutes ces choses sur les arrestations, le blanchissement d’argent, la conspiration, la corruption, la fraude fiscale. J’ai croisé mes doigts en espérant que beaucoup de banquiers ont été arrêtés. Mais non. Le timing de l’opération est un indice révélateur. Cette enquête est menée par les médias et la police depuis plus d’un an, et juste deux jours avant les élections, d’un coup, les soupçons entourent Sepp Blatter. Il faut se rappeler que la FIFA est une des dernières institutions dans le monde qui n’est pas contrôlé par l’Occident. Et je parle des organisations importantes comme l’AIEA – les gens qui observent le monde nucléaire, ce genre d’organisations.
Le moment choisi par les Etats-Unis est révélateur de beaucoup de choses, n’est-ce pas ? Chuck Blazer et Chuck Warner se sont retrouvés au centre de cette conspiration alors que les Etats-Unis ne jouent pas vraiment au football. Ils diront probablement qu’ils en font, mais la plupart d’entre nous, Européens, voyons qu’ils jouent au foot américain, ce qui est un sport complétement différent.
FIFA 16 looks dope already pic.twitter.com/Q16bmj9NDI
— All Things Dudes™ (@AllThingsDudes) 28 Mai 2015
RT : Mercredi, deux sénateurs américains, dont John McCain ont appelé la FIFA à destituer Blatter. La raison est qu’elle continue à soutenir la Russie. Pourquoi pensez-vous que les législateurs américains se mêlent de la gestion du football ?
Tony Gosling : C’est une bonne question, je pense qu’ils doivent reculer. Je voudrais voir le foot comme un sport complètement indépendant de la politique. Mais il semble qu’il y a une bande de maniaques du contrôle aux Etats-Unis qui veulent superviser toutes ces institutions. C’est sans aucun doute une torpille visant Blatter quelques jours avant les élections de vendredi.
Les médias britanniques ont commencé à attaquer Blatter l’année dernière quand le Royaume-Uni a échoué à accueillir le mondial 2022. Si nous étions sportifs comme nous le disons, nous encaisserions les coups, mais il y a beaucoup de gens qui veulent faire beaucoup d’argent de la Coupe de Monde au Royaume-Uni. Et le fait que la coupe du monde aille en Russie c’est une bonne chose pour le monde, un moyen pour faire cesser les critiques incessantes sur la Russie dans les médias occidentaux. Et puis pour voir du beau football.
#Blatter à #Platini : je ne démissionnerai pas mais j’aurais pu le faire >> http://t.co/9HmZI6IqfFpic.twitter.com/IgflWAUVwC
— RT France (@RTenfrancais) 28 Mai 2015
RT : Pourquoi pensez-vous que le prince jordanien Ali Bin Al Hussein qui recevra le soutien des 46 membres de l’UEFA comme indiqué par Michel Platini va regagner la popularité ?
Tony Gosling : Un général jordanien, ce mec me semble être un parfait faire-valoir pour l’Occident, une marionnette en quelque sorte. Et si vous avez remarqué, il y a deux ou trois semaines il est apparu une histoire où Chuck Blazer, qui est une figure centrale de ce scandale, a dit que si Sepp Blatter entre aux Etats-Unis, il sera arrêté. C’est une attaque sur la FIFA, et je pense que la FIFA sera vraiment forte, et dira «ces élections auront lieu vendredi, nous n’obéirons pas aux brutes de l’Occident».