«Les Clinton croient qu'ils sont au-dessus des lois»

«Si j’avais traité des informations classées de la même manière qu’Hillary Clinton, j’irais en prison», affirme Jim Jatras, ancien diplomate américain et conseiller politique du Parti républicain au Sénat.

La candidate à la présidence américaine Hillary Clinton a été interrogée par le FBI concernant son utilisation d’un serveur mail privé pour traiter d'affaires gouvernementales.

L'attitude de l'ancien secrétaire d'Etat était tout à fait imprudente. Mais avant l’élection présidentielle, le scandale grandit malgré toutes les tentatives d'Hillary Clinton pour tenter de l'étouffer.

RT : Pourquoi pensez-vous que l'ancienne secrétaire d'Etat Hillary Clinton a été interrogée juste avant le 4 Juillet par le FBI ?

Jim Jatras (J. J.) : Je crois qu'elle n’avait vraiment pas le choix. Elle l'a fait volontairement seulement parce que, si elle n’avait pas parlé au FBI, elle aurait été assignée à comparaître et forcée de lui parler. Et, de toute évidence, cela se passe à la fin de l'enquête, quand ils ont déjà toutes les informations dont ils ont besoin et peuvent comparer ses réponses avec ce qu'ils savent déjà.

Je ne pense pas qu'il y ait un être humain sur la planète qui puisse croire que Bill Clinton et Loretta Lynch ont passé une demi-heure à parler petits-enfants et golf

R. T. : Que pensez-vous de la réunion de Bill Clinton avec le procureur général des Etats-Unis Loretta Lynch à Phoenix, en Arizona ? Etait-ce lié à cette enquête du FBI sur les emails de sa femme ?

J. J. : Je ne pense pas qu'il y ait un être humain sur la planète qui puisse croire que Bill Clinton et Loretta Lynch ont passé une demi-heure à parler petits-enfants et golf. Les rapports que nous avons vus montrent que Clinton a retardé son départ de l'aéroport afin d'être là quand l’avion [de Lynch] serait disponible. Si elle avait un peu de bon sens, elle aurait dit : «Désolé, Monsieur le président, je ne peux pas parler avec vous.» Au lieu de cela, elle lui permet de venir dans son avion et d'avoir cette discussion pendant un long moment. Elle s’est efforcée de limiter les dégâts en disant : «Je vais accepter les conclusions du FBI», ce qui lui donne une certaine marge de manœuvre. Elle ne dit pas forcément qu'elle suivra ces conclusions. Cela a été interprété de manière radicalement différente. Selon l’interprétation de certains, Obama et Lynch vont jeter Hillary sous un bus. D'autres personnes pensent que la décision est déjà arrêtée car ils n’auraient pas affirmé suivre les recommandations du FBI s’ils ne disposaient pas de raison de croire que cela ne nuirait pas à Hillary Clinton.

Il y a beaucoup de choses qui pourraient faire surface si le FBI a vraiment fait son travail

RT : Cette enquête du FBI est-elle aussi importante en ce qui concerne les compétences d’Hillary Clinton en tant que candidate à la présidence américaine ?

J. J. : Je suis un ancien fonctionnaire du gouvernement. Si j'avais traité les informations classées de la façon dont elle l’a fait – même sans avoir l'intention de causer du tort – je serais allé en prison. Voilà un problème auquel il faut faire face. Le deuxième, c’est [de savoir si] elle ne déforme pas quoi que ce soit auprès du FBI ; les gens s’enfoncent, la plupart du temps, en mentant aux autorités sur des choses dont ils savent qu'elles ne sont pas vraies. Et troisièmement, il y a la question du contenu de ces emails. Si quelque chose y indique quoi que ce soit relatif à de la corruption dans les contributions à la fondation Clinton, ou à des services rendus au commerce – les honoraires stratosphériques de son mari alors qu'elle était secrétaire d'Etat qui ont fait beaucoup parler, par exemple –, ou à des services rendus à des gouvernements étrangers... Il y a beaucoup de choses qui pourraient faire surface, si le FBI a vraiment fait son travail.

RT : Comment cela affectera-t-il la campagne présidentielle d’Hillary Clinton ?

J. J. : Si vous regardez toute l'histoire de la famille Clinton – qu’il s’agisse de Bill ou de Hillary – ils croient, par essence, qu'ils sont au-dessus des lois. Et ils ont réussi à être traités comme s'ils étaient au-dessus d’elles et non pas tenus responsables de leurs actes. Elle [Hillary] pense évidemment qu'elle peut surmonter cela et elle a peut-être raison, car si elle est protégée par le président Obama et le procureur général Lynch, elle peut très bien s’en sortir, en dépit des preuves évidentes d'un acte répréhensible aux yeux de tout observateur objectif.

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