Dans une interview accordée à RT en français, Hussein Hajj Hassan, homme politique libanais, membre du Hezbollah, et fondateur de l’Union islamique des étudiants libanais en France, a déclaré qu’Israël ne respecte pas le cessez-le-feu conclu avec le Hezbollah. Il a appelé les parties concernées à arrêter ces violations.
RT en français : Beaucoup de questions se posent sur l'accord de cessez-le-feu et s'il va résister avec les agressions israéliennes continues. Quel est le point de vue du Hezbollah ?
Hussein Hajj Hassan, homme politique libanais, membre du Hezbollah, fondateur de l’Union islamique des étudiants libanais en France: Les Israéliens n'ont pas cessé depuis l'annonce de cessez-le-feu, cela fait plus d'une semaine, ils n'ont pas arrêté de violer cet accord. Malheureusement, comme c'était prévu, les membres du comité qui doivent contrôler ce cessez-le-feu, ce sont les États-Unis qui sont des alliés des israéliens, et les Nations Unies qui n'ont pas de pouvoir, la France, puisque maintenant ils sont en retard pour nommer leurs représentants, les Israéliens qui sont des ennemis et le Liban. Donc, les Israéliens ont tué dans ces quelques jours, ils ont bombardé, ils ont détruit, ils ont violé. À un certain moment, la résistance a pris une mesure de faire une opération dans les fermes de Chebaa, pour dire et pour prévenir que si jamais les Israéliens vont continuer, donc la résistance ne va pas être inerte à l'égard de ces violations. Et les responsables libanais ont toujours riposté contre ces violations. L'armée libanaise a déclaré plusieurs fois que l'ennemi israélien a violé le cessez-le-feu. À ce moment, nous espérons que les parties concernées par le contrôle arrivent à arrêter ces violations israéliennes.
RT en français : Certains prétendent que les Israéliens ont reçu des garanties de la part des Américains, comme quoi ils pouvaient fonctionner au Liban et bombarder là où ils trouvent cela necéssaire.
Hussein Hajj Hassan : Pour nous, ce n'est pas étonnant. Ce n'est pas étonnant parce que les États-Unis ne sont pas seulement alliés à Israël, ils sont les parrains d'Israël. Mais c'est à ce moment que les responsables libanais doivent prendre leur position présumée par leurs responsabilités et c'est ce qu'ils font. Nous avons toute la confiance au président [du Parlement libanais] Berry, à l'armée libanaise. Ils vont faire assumer leurs responsabilités à l'égard du Liban. Ils sont des responsables auxquels nous avons confiance et auxquels je crois qu'ils vont faire la responsabilité d'arrêter les viols israéliens. Et ce n'est pas étonnant que les États-Unis sont de la part d'Israël.
RT en français : Quel est le plan du Hezbollah, surtout avec la grande destruction que nous avons vu, que ce soit à Beyrouth, à Békaa ou au sud du Liban, et qui participera à la représentation ?
Hussein Hajj Hassan : C'est sûr que la perte par le martyr de Hassan Nasrallah est une grande perte pour le Hezbollah. Hassan Nasrallah est une personnalité exceptionnelle, très exceptionnelle. Mais maintenant, c'est le destin, c'est le martyr. Nous avons un nouveau secrétaire général qui est le Cheikh Naïm Qassem.
Le Hezbollah est une institution qui peut dépasser toutes les pertes et qui peut continuer avec tout ce qu'il peut. Nous avons un nouveau secrétaire général. Les institutions de Hezbollah travaillent normalement. Dans la question de la reconstruction, il y a trois étapes.
La première, c'est enlever les masses détruites dans les rues et nous avons commencé. La seconde, c'est la restauration des immeubles, des appartements et de tous les bâtiments. Tous les bâtiments ne sont pas détruits, mais ils sont détériorés. Et la troisième partie, c'est la reconstruction des bâtiments détruits. La première a commencé, la seconde a commencé, la troisième, nous attendons que le travail qui est énorme d'enlever les bâtiments détruits et par la suite reconstruire ces bâtiments comme ils étaient.
Les deux ont commencé, le troisième va commencer dans les prochains jours, d'enlever les bâtiments détruits. Et ça va prendre du temps, certainement. Chaque étape, ça va prendre le temps nécessaire. Mais tout a commencé. À propos du financement, nous attendons que tous les pays concernés ou intéressés, chacun va dire au gouvernement libanais quelle est la partie qu'il va financer. Et on va voir, selon les promesses ou bien selon les actes directs. Je crois que la reconstruction va être achevée, elle va être financée. Certainement il y a des difficultés, mais on va dépasser ces difficultés.
RT en français : Le président français Emmanuel Macron insiste à ce que les élections présidentielles aient lieu très vite et très prochainement au Liban. Le président [du Parlement libanais] Nabih Berry a aussi appelé à l'élection du président le 9 prochain. Quelle est la position du Hezbollah ? Est-ce que vous avez un candidat favori ?
Hussein Hajj Hassan : Nous, en tant que Hezbollah, nous voulons que les élections présidentielles devraient être achevées deux ans avant. Et ce qui a empêché jusqu'à maintenant, ce n'est ni la guerre, ni la situation de sécurité. C'est la question essentielle que notre Constitution demande qu'il y ait le quorum de 86 députés pour que la séance soit active. Et 86 députés pour l'élection dans la première session et 65 dans la deuxième session. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire, sur le plan du nombre qu'il faut qu'il y ait un certain consensus à une majorité nominative.
Donc, la majorité de 86, quand elle devient existante, je crois qu'il y aura des élections. Sinon, nous sommes toujours dans la même situation qu'il n'y a pas de majorité nécessaire pour les élections présidentielles. C'est tout. C'est une question constitutionnelle.
RT en français : On va parler un peu de Gaza. La guerre à Gaza se poursuit. Netanyahou ne semble pas vouloir arrêter cette guerre. Il y a une certaine impunité dont l'Occident se comporte avec l'entité israélienne, comment est-ce qu'on explique que l'Occident tolère jusqu'à maintenant après un an et trois mois à peu près de guerre, il tolère toujours ces massacres ?
Hussein Hajj Hassan : Ce n'est pas nouveau. Déjà depuis la création d'un État israélien, à la place de l'État palestinien. Depuis ce moment, dans les années 30 et 40 de l'ancien siècle. Ça a commencé à cette époque. Et l'Occident qui a créé Israël continue l'impunité d'Israël. Et la dernière impunité, c'est les offensives contre la Cour internationale qui a appelé à arrêter Netanyahou et Gallant et toutes les menaces américaines contre ce tribunal international. Moi, je crois que la question ne concerne pas Gaza en tant que territoire seulement. Elle concerne le projet israélien de créer un État raciste, complètement raciste en Palestine, toute la Palestine, y compris la Banque Ouest et Gaza.
Et c'est ce que Netanyahou a dit qu'il va répandre la souveraineté israélienne sur la Banque Ouest et sur Gaza. C'est là le projet, le vrai projet. C'est pourquoi je crois que la communauté internationale assume des responsabilités. Mais jamais cette communauté internationale n'a réellement assumé ses responsabilités.
RT en français : Comment expliquez-vous, les récents événements en Syrie, est-ce que le Hezbollah serait prêt à envoyer ses combattants à nouveau ?
Hussein Hajj Hassan : Les derniers événements en Syrie ne sont pas isolés des événements dans toute la région. Le projet américain, israélien, européen, dans la région, c'est diviser le divisé. C'est-à-dire, ils ne sont pas dans les frontières de Sykes-Picot, ils veulent créer de nouveaux sous-états et de nouvelles frontières. Ce ne sont pas des secrets. Ils ont essayé. Ils n'ont jamais arrêté à diviser les États. C'est ce qui s'est passé dans beaucoup de pays de la région.
Et ce ne sont pas des secrets que même Netanyahou et Smotrich ont parlé des nouvelles frontières d'Israël. Malheureusement, les pays arabes, les responsables arabes et musulmans sont ou bien impliqués, ou bien neutres, ou bien impuissants.
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