David Libeskind, avocat, exprime son scepticisme quant à la légitimité des accusations portées contre le PDG de Telegram, Pavel Dourov. Selon lui, l'arrestation de Dourov est politiquement motivée, et semblable à l'affaire Julian Assange. Il voit dans ces actions une tentative de contrôle des réseaux sociaux qui menace la liberté d'expression.
RT en français : Pensez-vous que les accusations portées contre le PDG de Telegram sont fondées ?
David Libeskind : Non, je ne le pense pas. En droit pénal français, la responsabilité est personnelle. Les accusations portées contre le PDG de Telegram reposent sur le fait que la plateforme hébergerait des réseaux pédocriminels, mais cela ne justifie pas de le tenir personnellement pour responsable. À moins qu'on ne puisse prouver son implication directe dans ces activités, il est difficile de l'incriminer. Il est simplement le dirigeant d'une plateforme où un milliard de personnes échangent des informations. Le rendre responsable de tout ce qui circule sur Telegram n'a pas de sens. Ce qu'on lui reproche réellement, c'est son refus de coopérer avec la justice française, ce qui, à mes yeux, est davantage une question de conviction libertarienne, semblable à la position d'Elon Musk pour Twitter.
RT en français : L'arrestation de Dourov est-elle justifiée ?
D. L. : Je la trouve totalement disproportionnée. Si Telegram dérangeait autant les autorités françaises, il serait plus cohérent d'interdire la plateforme dans le pays. Cette arrestation semble avoir un caractère politique, surtout si elle a été orchestrée à la demande des États-Unis. Cela rappelle l'affaire Julian Assange, même si le contexte est différent. Dans le cas de Telegram, il s'agit avant tout d'une atteinte à la liberté d'expression. Les gouvernements cherchent à contrôler les réseaux sociaux pour surveiller les échanges de leurs utilisateurs, ce qui, en tant qu'avocat, me paraît profondément inquiétant.
RT en français : Que pensez-vous de la comparaison avec Julian Assange ?
D. L. : La comparaison est pertinente dans la mesure où, dans les deux cas, on voit une volonté des gouvernements occidentaux de contrôler l'information. Julian Assange avait diffusé des documents confidentiels, mais ici, le PDG de Telegram est simplement un dirigeant qui refuse la censure. L'objectif des gouvernements semble être de rappeler au monde entier qu'ils surveillent les réseaux sociaux, ce qui représente une menace pour la liberté d'expression.