L'UE ne soutient pas l’attaque contre la Russie de peur de devenir cobelligérante, selon Caroline Galactéros

L'UE ne soutient pas l’attaque contre la Russie de peur de devenir cobelligérante, selon Caroline Galactéros© RIA NOVOSTI
Tireur de précision des forces spéciales russes (image d'illustration).
Suivez RT en français surTelegram

C’est à la Russie de déterminer les critères de l’implication réelle des pays occidentaux, a déclaré Caroline Galactéros, dirigeante du centre d'études Géopragma.

Les pays de l’UE n’expriment pas publiquement leur soutien à l’incursion ukrainienne dans la région russe de Koursk pour ne pas franchir la ligne de la « complicité » dans le conflit, bien qu’il revienne à la Russie de déterminer les critères de l’implication réelle des pays occidentaux dans le conflit. C’est ce qu’a déclaré au reporter de TASS Caroline Galactéros, colonel dans la réserve opérationnelle des Armées françaises et Présidente du centre analytique Géopragma basé à Paris.

« Ce serait tout à fait inutile de mettre de l’huile sur le feu médiatique et politique. Les Polonais et les pays baltes sont, bien évidemment, toujours en tête, toujours les premiers Européens à être opposés à la Russie. Mais les autres ne peuvent pas s’en réjouir parce que nous sommes dans une situation où les armes occidentales et parfois européennes sont utilisées là où nous ne voulons pas être impliqués dans cette notion très subtilement définie par l’Occident de cobelligérance », a-t-elle affirmé.

Limite floue

La Présidente de Géopragma a souligné que « c’est aux Russes de dire » là où commence la participation directe dans le conflit, étant donné qu’auparavant l’envoi de chars ou de missiles à longue portée à Kiev aurait déjà pu être considéré comme un franchissement de cette limite.

C’est pourquoi les Européens continuent de suivre la « limite floue » du terme de « cobelligérance » et évitent de soutenir l’incursion ukrainienne au niveau officiel, même si les programmes télévisés disent le contraire.

L’expert estime que les pays occidentaux ne voient pas de réaction suffisamment ferme et massive de la part de la Russie face au renforcement de leur aide militaire à Kiev, ou ne voient que des représailles contre l’Ukraine. «Il peut s’agir d’une stratégie qui consiste à attendre patiemment des négociations.

Si des négociations sont en cours et qu’elles ont bien eu lieu au Qatar, tout s’explique plus facilement. Mais il faut comprendre que nous continuerons à exercer des pressions et que cela ne s’arrêtera pas de toute façon», a déclaré Caroline Galactéros.

«Il faut convaincre l’Occident qu’il est inutile [de soutenir Kiev]»

«Il faut convaincre l’Occident qu’il est inutile [de soutenir Kiev] et qu’il faut chercher un moyen de sauver la face d’une manière ou d’une autre», estime-t-elle. L’expert a évité de préciser les mesures de représailles auxquelles Moscou pourrait recourir, se contentant de noter que la Russie dispose toujours d’un vaste marché d’exportation d'armes. « La Russie vend des armes dans le monde entier, elle n’est pas pour autant cobelligérante des États qui utilisent les armes qu’elle leur a vendues », a-t-elle ajouté. Selon la Présidente de Géopragma, compte tenu de l’interconnexion entre les diverses régions, des mesures de représailles peuvent être prises n’importe où dans le monde.

L’expert estime que les événements dans la région de Koursk éloignent considérablement la perspective des négociations et rendent peu probable la reprise du processus de paix dans un avenir proche. «Dans le même temps, la victoire militaire correspond plutôt à l’idée de diviser l’Europe et la Russie. Malheureusement, il s’agit d’une nouvelle forme de “rideau de fer”», a-t-elle ajouté.

Objectifs de l’incursion

Selon Caroline Galactéros, l’opération de l’armée ukrainienne dans la région de Koursk avait plus un objectif médiatique que militaire. Selon elle, Kiev voulait avant tout montrer que les livraisons d’armes occidentales n’étaient pas vaines et que les forces ukrainiennes pouvaient remporter des succès tactiques avec ces armes. De plus, la prise de territoires russes «historiques» visait à exercer une pression psychologique sur les Russes, indique l’expert. Caroline Galactéros présume que les patrons occidentaux auraient autorisé l’incursion ukrainienne en Russie afin de provoquer une réaction suffisamment forte de Moscou pour justifier le déploiement officiel d’un contingent militaire des pays de l’OTAN en Ukraine.

Elle dit douter que l’Ukraine parvienne à se maintenir sur le territoire russe à long terme et pense que les Européens gardent le silence parce qu’ils ne sont pas sûrs de la réussite de l’opération. «Si elle réussit, nous pourrons montrer à un moment donné que nous avons pu amener l’Ukraine à faire quelque chose d’utile et d’efficace contre la Russie, et si elle échoue, nous pourrons nous justifier en déclarant que si cela ne fonctionne pas c’est qu’il est temps de négocier», a ajouté l’expert.

«Étant donné que nous ne voulons pas admettre une défaite militaire, nous pourrions avoir une défaite militaire de l’Occident et une “victoire”, une victoire politique du point de vue du camp occidental. Bien sûr, pas du point de vue du reste du monde mais de celui du camp occidental. Parce qu’ici, chez nous, nous devons encore vendre la guerre à la population», souligne-t-elle, ajoutant qu’en Occident, le récit dominant est encore celui de la confrontation avec la Russie qui cherche supposément à envahir l’Europe et qui menace l’Occident.

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix