Dans la Grande Interview, Sophie Normand-Couturier reçoit Régis Le Sommier, journaliste et directeur adjoint de Paris Match, et le chef Ninawa, cacique du peuple Huni Kui.
La pandémie de Covid-19 s'aggrave en Amérique latine, et tout particulièrement au Brésil où on dénombre plus de 40 000 morts, ce qui en fait le deuxième pays le plus touché après les Etats-Unis.
Régis Le Sommier, directeur adjoint chez Paris Match, déplore l’état sanitaire du pays et nous explique que si le virus touchait davantage la classe moyenne à ses débuts, «avec le temps il est en train de descendre dans le peuple, où l’on a constaté qu’il était plus dur de respecter les normes sanitaires et donc plus compliqué d’endiguer le virus, comme par exemple dans les favelas ou une tribu indienne».Pour le journaliste, la vulnérabilité des populations indigènes d’Amazonie vient de la difficulté à respecter la distanciation sociale à cause de leur mode de vie et du manque de masques. Le coronavirus fragilise les communautés indigènes ainsi que leur habitat naturel car «après une pénurie de cercueils due à la rapide hausse de mortalité, il a fallu couper beaucoup de bois et donc aggraver un peu plus la déforestation de l’Amazonie».Dans la communauté Huni Kui, directement impactée par le coronavirus, 64 personnes sont contaminées actuellement et on dénombre plusieurs morts.
Pour le cacique de ce peuple amazonien cela est dû à «un manque d’assistance santé de qualité, nous avons besoin de faire un travail de prévention qui nécessite des besoins en matériel et en équipements, comme le savon, les masques ou le gel hydroalcoolique».Ninawa insiste sur le fait que «la solidarité est importante et que c’est le moment de se donner la main pour combattre le coronavirus, car il y aura certainement d’autres pandémies et il faut se préparer, ensemble, pour cette étape».
Il demande de l’aide grâce à une collecte de fonds organisée par l’association française Planète Amazone.
Pour lui «notre relation avec la nature est une relation de respect, de mère à fils, car c’est la nature qui donne la vie, c’est une relation sentimentale, spirituelle, et non économique».