Dans La Grande Interview, Mona Hammoud-Elhor reçoit Abdelmalek Alaoui, président de l'Institut Marocain de l'Intelligence Stratégique.
Dans son ouvrage, « Un chemin Marocain : 1999-2019 parcours d’un royaume en transformation » (ed Descartes & Cie), Abdelmalek Alaoui analyse l’évolution aussi bien culturelle qu’économique du Maroc.
Pour Abdelmalek Alaoui, cette transformation commence notamment par l’influence des médias au Maroc. Pour lui : «L’influence des médias est moyennement importante. Il y a la sphère des médias arabophones attachée à l’Hard News, et la presse francophone qui s’adresse plus à une élite, un microcosme qui concentre près de 400 000 à 500 000 personnes. D’ailleurs il y a une forme d’injustice, de paradoxe, sur le sujet, car les médias arabophones comptent une audience plus forte que la presse francophone mais bénéficient de beaucoup moins de publicité.»
Son analyse se porte également sur la politique du roi du Maroc, Mohammed VI, qu’il considère dans un premier temps keynésien puis ricardien. Pour lui : «En 1999, le Maroc avait 99 kilomètres d’autoroutes, 20 ans plus tard il y a plus de 2 000 kilomètres de routes. Un maillage routier, aérien, portuaire extrêmement important pour le pays. C’est clairement une stratégie de relance keynésienne basée sur des investissements publics massifs pour construire l’ensemble des infrastructures afin de tirer l’économie vers le haut. La deuxième phase commence vers 2008, après la crise. Le roi Mohammed VI est devenu plus ricardien et a voulu développer un tissu productif qui puisse se tourner vers l’export, notamment dans l’automobile. Avec un certain succès puisque le Maroc devrait devenir le premier producteur auto en méditerranée vers 2021.»