Dans La Grande Interview, Sophie Normand-Couturier reçoit Alexeï Pouchkov, sénateur de la Fédération de Russie, journaliste et président de la Commission pour l’Information et la Coopération avec les médias.
Alexeï Pouchkov, sénateur de la Fédération de Russie, considère que «la France et la Russie sont très proches et les relations sont historiquement positives ; il n’y a pas de frontières communes et pas de territoires pour lesquels on se dispute. Mais la France fait partie de l’OTAN et l’Union européenne, organisations avec lesquelles la Russie entretient des relations compliquées. La France n’est pas libre dans sa politique extérieure, et les pays sont forcés de suivre la discipline de l’Union européenne. Ceux qui sont contre les sanctions envers la Russie sont donc limités dans la possibilité de développer des relations avec celle-ci car Bruxelles est derrière leur dos».
Au sujet de la supposée ingérence russe à l’étranger, Alexeï Pouchkov considère que «les craintes que la Russie veuille déstabiliser l’Europe viennent de la part des élites dirigeantes libérales européennes. Elles veulent trouver un fautif, mais la faute leur revient, car elles n’arrivent pas à gérer les problèmes de l’Union européenne. Concernant les élections aux Etats-Unis, ce n’est pas la Russie qui a influencé les mentalités américaines, mais c’est l’élite américaine, celle de Bush, Clinton, Obama, qui a perdu».
En parlant de la liberté de la presse, Alexeï Pouchkov explique qu’en Russie «la tradition veut que l’on ne critique pas le Président de manière directe ou vulgaire, mais les journalistes peuvent tout de même exprimer leur désaccord avec Vladimir Poutine. La liberté de la presse en Russie existe mais elle est un peu différente de celle qui existe en Occident. La presse française a évolué, il y avait avant un pluralisme d’opinion et d’oppositions dans les médias, désormais c’est comme s’il y avait une ligne générale qui doit être suivie».