Dans La Grande Interview, Katia Pecnik reçoit Yassir Kazar, entrepreneur du numérique et cofondateur de Yogosha, société de cybersécurité.
«Tout le monde a des failles de sécurité» nous confie le fondateur de Yogosha. Sa société aide les entreprises à lutter contre les personnes qui profitent de ces failles. Ces personnes malveillantes, Yassir Kazar les qualifie non pas de hackers mais de «cybercriminels». En effet, selon lui, «il est nécessaire de faire le distinguo entre le terme hacker, qui fait référence à des passionnés de technologies ayant pour idéal d’améliorer la technologie, et le cybercriminel».
Yassir Kazar met ainsi l’accent sur l’importance de se protéger contre cette nouvelle criminalité. En effet, ce spécialiste de la cybersécurité considère «qu’on entre dans une phase de soft war. Grâce au numérique, on peut moduler l’opinion publique ou déclencher une guerre civile à l’intérieur d’un pays en arrêtant son système bancaire». Au-delà des considérations géopolitiques, Yassir Kazar met en lumière les dangers du numérique pour les particuliers : « avec une plateforme comme Facebook, on peut faire un profil très exact d’un individu».
Le fondateur de Yogosha considère que «la technologie est l’antidote et le poison ; ça a aussi permis à beaucoup de gens d’améliorer leur quotidien». Pour Yassir Kazar la question centrale de la gouvernance des données doit être débattue . Par exemple, l’Etat doit-il concentrer ces données dans des fichiers comme le TES (fichier des titres électroniques sécurisés) ? Ou encore quels types de garanties doit offrir une application ?
Il conclue, «Le débat n’est plus seulement un débat d’experts mais un vrai débat citoyen».