Le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani est l’invité de Samantha Ramsamy dans la Grande Interview. Il décrypte la situation politique de son pays et évoque le contentieux avec la France à propos de l’île de Mayotte.
Le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani est l’invité de Samantha Ramsamy dans la Grande Interview. Il décrypte la situation politique de son pays et évoque le contentieux avec la France à propos de l’île de Mayotte.
L’Union des Comores au cœur d’un tournant politique depuis le oui au référendum constitutionnel ? Pour son président, cela ne semble faire aucun doute. M. Assoumani réfute le titre d’ancien putschiste : « Quand allez-vous mettre un terme à ce mot putschiste ? » nous répond-t-il. Après un coup d’état le 30 avril 1999, il a été élu une première fois à la tête du pays en 2002 et une seconde fois en 2016.
En juillet dernier, le chef de l’État comorien a défendu le référendum constitutionnel qui prévoit la fin de la présidence tournante tous les 5 ans entre les trois îles de l’archipel, Anjouan, Grande-Comore, et Mohéli. Cette réforme constitutionnelle lui donne la possibilité de rester au pouvoir jusqu’en 2029 en cas de victoire électorale aux prochaines élections anticipées prévues l’an prochain … Dans la Grande Interview, M. Assoumani confirme la tenue d’un scrutin anticipé avant l’été prochain. En revanche, il laisse planer le doute sur sa candidature mais assure que si son parti le désigne comme candidat, il pourrait accepter.
« Nous avons une alliance du mouvement présidentiel, au moment venu cette alliance- là va désigner le candidat …donc ma candidature c’est une possibilité … » nous a-t-il affirmé.
Ce référendum constitutionnel est vivement contesté par l’opposition qui dénonce une dérive autoritaire. En octobre dernier, de violentes manifestations ont opposé les partisans de l’opposition aux forces de l’ordre. Mais pour le président comorien, il s’agit avant tout de consolider l’unité du pays.
Une Grande Interview dans laquelle, M. Assoumani évoque également les relations entre son pays et la France minée par un contentieux territorial. Cela concerne l’île de Mayotte qui a choisi de rester dans le giron français au moment de l’indépendance des Comores en 1975. Depuis, les Comores en revendiquent la souveraineté.
« Pour nous d’après le droit international, Mayotte est comorienne mais la France est une puissance… » nous explique-t-il.
Cette question, nous dit-il, n’a pas été abordée lors de sa venue à Paris pour les commémorations du 11 novembre et le forum mondial pour la paix. En revanche Paris et Moroni ont promis d’apaiser les tensions avec la signature d’un accord-cadre en matière de lutte contre les mouvements de population. Il s’agit de mettre fin au bras de fer les opposants depuis mars autour des ressortissants comoriens expulsés de l’île française de Mayotte. Celle-ci subit une forte pression migratoire en provenance des Comores, et d’Anjouan particulièrement. Problème, Moroni refuse de réadmettre sur son territoire ces ressortissants en situation irrégulière. Ces derniers font face à l’hostilité des locaux. Paris avait suspendu les visas accordés aux comoriens mais est revenu sur cette décision. Il s’agit du visa Balladur dénoncé par M. Assoumani qui appelle la France à aider les Comores à lutter contre la migration de la population comorienne.