Grande figure de l'humanitaire africain, prix Nobel des enfants en 2003, Marguerite Barankitsé est l'invitée de Vera Gaufman. Elle évoque avec elle son engagement personnel et ses solutions pour l'Afrique de l'Est.
La Burundaise Marguerite Barankitsé est l'invitée de Vera Gaufman. Elle revient sur son militantisme en faveur des enfants, et les raisons intimes de sa détermination : «J'ai perdu mon papa quand je n'avais que 5 ans. [...] Mais ma maman m'a toujours dit : tu ne seras jamais orpheline car tu appartiens à une grande famille.»
Un engagement qui a connu ses périodes de doute et de difficultés. Elle se remémore sa retraite au couvent des Carmélites, après les massacres de la guerre civile burundaise de 1993 : «J'avais perdu complètement la voix, je suffoquais. [...] J'ai pris le temps de réfléchir, et de me dire : [...] ce n'est pas à moi de porter le monde sur mes épaules, mais de proposer des solutions à toute la communauté humaine.»
En 1994, elle fonde la Maison Shalom, un refuge pour les orphelins de guerre. En dépit de multiples années d'une action humanitaire reconnue de tous, elle devra quitter son pays natal en 2015, menacée par la présidence de Pierre Nkurunziza. Pour elle, «le peuple burundais doit se lever comme en Arménie pour refuser [la corruption] sans violence». Elle conclut sur un encouragement aux femmes à s'engager en politique, soulignant que «au Rwanda, il y a 60% de femmes au Parlement, et c’est pour cela que tout va bien !»