Puissant instrument de hard-power, le drone permet à la fois de consolider les alliances et aussi de se positionner sur un marché porteur. Alors comment la diplomatie des drones affecte-t-elle l’environnement géopolitique actuel ?
Défense, renseignement, réglage de tir et coordination : les drones sont aujourd’hui au cœur des conflits modernes, mais aussi de l’agenda diplomatique. Ainsi, la Turquie, l’un des acteurs les plus actifs sur le marché des drones, gagne des points politiques en les exportant vers des régions qu’elle considère comme stratégiques.
De même pour les deux poids lourds de ce marché, la Chine et les États-Unis. Alors que Washington vend ses appareils à Taïwan et à l’Inde, deux partenaires incontournables dans sa stratégie asiatique, Pékin fournit des drones au Pakistan, un allié fidèle contre l’Inde. En même temps, la concurrence se durcit de plus en plus sur le marché des drones avec l’émergence de nouveaux acteurs comme la Russie, le Japon, la Corée du Sud et le Royaume-Uni.
Comment les drones redessinent-ils le paysage géopolitique mondial ? Comment les principaux producteurs de drones rivalisent-ils pour s’assurer le contrôle de ce marché ? Quels sont les problèmes éthiques engendrés par l’utilisation des drones de combat ? Pour répondre à toutes ces questions, Oleg Shommer reçoit François Chauvancy, général de brigade en retraite, expert en analyse géostratégique.