Ce commerce illégal mais lucratif ne cesse de croître malgré les efforts internationaux et se retrouve parfois au centre de la lutte géopolitique. Comment la guerre contre le trafic de drogue impacte-t-elle les relations internationales ?
Nouvelle offensive diplomatique américaine contre le Venezuela : Donald Trump accuse le président du pays, Nicolás Maduro, d'être impliqué dans le trafic de drogue aux Etats-Unis et lance une véritable opération militaire à proximité des côtes du Venezuela. Pourtant, selon l’ONU, ce n’est pas ce pays qui est le plus grand producteur de drogue sur le continent mais la Colombie, allié traditionnel américain. Plus de 90 % de tous les stupéfiants qui entrent aux Etats-Unis proviendraient de la Colombie, et cela malgré l’aide financière et militaire que les Etats-Unis lui prêtent pour combattre ce fléau depuis une vingtaine d’années. Pourtant, le résultat s’avère quasi nul puisque le trafic continue à prospérer.
Tout comme au Mexique, d’ailleurs, qui bénéficie aussi d'un soutien des Etats-Unis. En Afghanistan, la production d’opium a doublé pendant la présence américaine. En effet, des tendances négatives se dessinent dans toutes les régions du monde : l’offre et la demande de substances psychoactives sont globalement en hausse. La situation sème l’inquiétude à l’ONU qui appelle à un changement d’approche dans la lutte contre le trafic de drogue.
Alors comment ce marché illicite se développe-t-il ? Pourquoi prospère-t-il toujours malgré cent ans d’efforts internationaux ? Verra-t-on un jour le démantèlement des réseaux mondiaux de narcotrafic ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer reçoit Xavier Raufer, criminologue, directeur d’études au Pôle Sécurité-Défense du CNAM.
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