En pleine incertitude politique, le Zimbabwe cherche à sortir la tête de l’eau après des années de crise. Où en est la situation de ce pays aujourd’hui, presque deux ans après le coup d’Etat ?
Le seul et unique dirigeant du Zimbabwe depuis l'indépendance du pays en 1980, Robert Mugabe a quitté le pouvoir il y a presque deux ans. Pourtant, le Zimbabwe ne va pas beaucoup mieux. Le nouveau président, Emmerson Mnangagwa, porté au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat, veut faire bouger les lignes et entame les réformes.
Pourtant la tâche s’annonce ardue. L’économie du pays est minée par une inflation importante, le chômage est à un niveau très élevé et la grogne populaire monte. Mnangagwa introduit alors une nouvelle devise, le FMI se dit prêt à suivre… mais ces mesures seront-elles suffisantes ? La situation s’aggrave encore plus sur fond de sanctions économiques américaines et européennes. Imposées sous l’ère Mugabe, elles sont toujours en vigueur et pèsent lourd sur l’économie du pays. Pour ne pas rester isolé sur la scène internationale, Mnangagwa renforce ses liens avec la Russie et la Chine qui sont prêts à investir au Zimbabwe, mais aussi avec les pays voisins.
Quelles sont les origines de la crise financière qui paralyse l’économie du pays ? Pourquoi les Etats-Unis et l’UE maintiennent-ils leurs sanctions ? Enfin, quels sont les pays de la région qui se déclarent prêts à tendre la main au Zimbabwe ? Pour faire le point sur la question, Oleg Shommer interroge Philippe Evanno, président de l'Institut de prospective africaine.