«Si la voie est ouverte pour l'OTAN, cette organisation ne discerne aucune limite. Si elle n'avait pas été arrêtée en Ukraine, l'alliance aurait déclenché une guerre peu de temps après en invoquant le prétexte de la Crimée» : c'est ce qu'a affirmé ce 19 juillet le guide suprême de l'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, selon des propos rapportés par l'agence russe RIA Novosti. Les dirigeants de l'Iran, de la Russie et de la Turquie se réunissaient ce jour-là à Téhéran, pour discuter de coopération énergétique, de sécurité alimentaire ou encore de lutte anti-terroriste.
Pour rappel, la péninsule de Crimée a été rattachée à la Fédération de Russie à l'issue d'un référendum d'autodétermination en 2014, que les Occidentaux considèrent comme illégitime.
Si elle n'avait pas été arrêtée en Ukraine, l'alliance aurait déclenché une guerre peu de temps après en invoquant le prétexte de la Crimée
Quant à l'«arrêt» en Ukraine de l'OTAN, le guide suprême iranien fait ici référence à l'opération militaire spéciale lancée par la Russie le 24 février dernier, visant l'armée et les bataillons nationalistes ukrainiens armés par les pays occidentaux.
Le président russe Vladimir Poutine a justifié cette offensive, notamment, par la nécessité de protéger les populations du Donbass, dont les autorités locales sont en conflit avec Kiev depuis le coup d'Etat de Maïdan de 2014. Le chef d'Etat a également déclaré que l'opération avait comme objectif de «dénazifier» et «démilitariser» l'Ukraine. Enfin, dans son discours annonçant le lancement de l'offensive, Vladimir Poutine avait dénoncé la menace que représentait pour la Russie l'expansion orientale de l’OTAN, déclarant : «La poursuite de l’expansion de l’infrastructure de l’Alliance atlantique, la conquête militaire des territoires de l’Ukraine qui a commencé, est inacceptable pour nous. [...] Sur nos propres territoires historiques, une "anti-Russie" est en train d’être créée, qui a été placée sous un contrôle extérieur total, qui est colonisée de manière active par les forces armées des pays de l’OTAN et où il y a un afflux d’armes les plus modernes.»
Dès le 24 février dernier, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian avait estimé que «la crise ukrainienne trouv[ait] ses racines dans les provocations de l'OTAN». Et, le même jour, le président iranien Ebrahim Raïssi avait affirmé lors d'un appel téléphonique avec son homologue russe que «l'expansion de l'OTAN [était] une menace grave pour la stabilité et la sécurité de pays indépendants dans différentes régions».
Les alliés occidentaux de Kiev dénoncent quant à eux, à propos de l'offensive russe en Ukraine, une guerre d'invasion ne répondant à aucune provocation. Partant, ces pays ont multiplié ces derniers mois les sanctions économiques et diplomatiques contre la Russie.