«La rencontre a été utile et très instructive [...] nous avons discuté des points-clés de notre coordination concernant la Syrie», a déclaré en conférence de presse le président russe Vladimir Poutine, à l'issue des discussions de ce 19 juillet à Téhéran avec ses homologues iranien Ebrahim Raïssi et turc Recep Tayyip Erdogan.
«Ces dernières années, la menace terroriste baisse [...] grâce à nos efforts communs», s'est également félicité le chef d'Etat, ajoutant que les prochaines consultations au format Astana – Russie-Iran-Turquie – sur la Syrie devraient se tenir «avant la fin de l'année».
D'après un communiqué officiel iranien publié à l'issue du sommet, les trois pays se sont engagés à continuer leur coopération pour «éliminer les terroristes» en Syrie. Selon la même source, Téhéran, Moscou et Ankara «ont rejeté toutes les initiatives d'auto-détermination illégitimes» et ont affiché «leur volonté de s'opposer à des ambitions séparatistes qui pourraient saper la souveraineté et l'intégrité de la Syrie».
Plus tôt ce 19 juillet, le chef d'Etat turc avait déclaré attendre de la Russie et de l'Iran «leur soutien» dans la lutte contre le terrorisme, citant les principaux mouvements kurdes opérant dans le nord-est de le Syrie, à la frontière turque. Selon l'AFP, la Turquie cherche à créer une «zone de sécurité» de 30 kilomètres à la frontière avec la Syrie et espérerait obtenir le feu vert de l'Iran et la Russie pour une nouvelle intervention armée dans le nord-ouest du pays.
Or, côté iranien, le guide suprême Ali Khamenei a réitéré ce 19 juillet l'opposition de son pays à une éventuelle opération militaire turque en Syrie, la jugeant «préjudiciable». Moscou avait également mis en garde ces dernières semaines Ankara contre un tel projet.
Crise énergétique : Gazprom respectera ses engagements, promet Poutine
Outre le dossier syrien, de nombreuses thématiques ont été soulevées entre les trois parties ce 19 juillet, parmi lesquelles les enjeux énergétiques et alimentaires.
Au sujet de la crise énergétique, Vladimir Poutine a commenté : «Gazprom a toujours respecté, respecte et a l’intention de respecter ses engagements. Le fait que nos partenaires rejettent ou tentent de rejeter [la responsabilité de] leurs propres erreurs sur la Russie, sur Gazprom – cela est dénué de tout fondement.»
L'Iran et la Russie ont en outre souligné l'importance de leur coopération bilatérale dans les secteurs du gaz et du pétrole. «La coopération à long terme entre l'Iran et la Russie est très profitable aux deux pays [...]. Il y a des accords et des contrats entre les deux pays y compris dans les secteurs du pétrole et du gaz qui doivent être poursuivis et mis en œuvre totalement», a rapporté un communiqué de l'ayatollah Ali Khamenei, qui a rencontré Vladimir Poutine.
Des avancées sur l'exportation des céréales
Dans la même journée, le chef d'Etat russe a évoqué des avancées avec son homologue turc sur la question de l'exportation des céréales d'Ukraine via la mer Noire. «J'aimerais vous remercier pour vos efforts de médiation, pour avoir proposé la Turquie comme terrain de négociations concernant les problèmes de production alimentaire, les problèmes d'exportations des céréales via la mer Noire», a expliqué le dirigeant russe auprès de Recep Tayyip Erdogan, selon un communiqué du Kremlin.
«Nous allons faciliter l’exportation de céréales ukrainiennes, mais nous partons du fait que toutes les restrictions liées aux livraisons de céréales russes seront levées», a encore précisé Vladimir Poutine, spécifiant que cela avait été «convenu initialement avec les organisations internationales» et que personne ne s’y était opposé, pas même Washington.
«Voyons ce qui en sortira dans le plus proche avenir. Comme vous le savez, par exemple, les restrictions liées à la fourniture d’engrais russes sur le marché mondial ont été levées par les Américains… de fait, elles ont été levées. J’espère que s’ils veulent sincèrement améliorer la situation, il en ira de même pour l’exportation de céréales russes», a conclu le chef d'Etat russe.