«Une utilisation plus poussée de la politique des sanctions peut entraîner des conséquences encore plus graves, sans exagérer, voire catastrophiques, pour le marché mondial de l'énergie», a déclaré le président russe Vladimir Poutine, le 8 juillet. «Les sanctions contre la Russie causent beaucoup plus de dommages précisément aux pays qui les imposent», a-t-il affirmé – un propos qu'il avait déjà tenu ces dernières semaines –, notant l'envolée des prix de l'énergie dans les pays occidentaux.
Le chef d'Etat s'est en outre réjoui que les autres pays producteurs de pétrole résistent aux demandes occidentales d'augmenter leur production pour compenser le pétrole russe boycotté et empêcher une hausse des prix.
Les alliés occidentaux de Kiev ont multiplié les sanctions économiques et diplomatiques de la Russie, après le lancement fin février par celle-ci d'une opération militaire en Ukraine visant officiellement à «désarmer» et «dénazifier» le pays. Moscou faisait déjà, jusqu'alors, l'objet de sanctions occidentales, liées notamment au rattachement à la Fédération de Russie de la Crimée en 2014, à l'issue d'un référendum non reconnu par les Occidentaux, qui dénoncent une annexion illégale.
Parmi les sanctions prises depuis le lancement de l'offensive russe en Ukraine, l'Union européenne a décidé de bannir la majeure partie des importations de pétrole russe. Récemment, le géant gazier russe Gazprom a réduit ses livraisons de gaz à plusieurs pays européens, qui ont dénoncé une «décision politique».
A cela s'ajoute, relève l'AFP, l'inquiétude croissante en Allemagne à la veille de l'arrêt total à partir du 11 juillet du gazoduc Nord Stream 1, en raison de travaux de maintenance.
Les prix de l'énergie ont flambé dans ce contexte, contribuant à une inflation généralisée qui risque de plomber durablement la consommation et la croissance. Ces dernières semaines, les autorités russes ont nié toute responsabilité dans l'augmentation générale des prix, en particulier des denrées alimentaires, pointant notamment du doigt les importantes politiques de relance américaines dans le contexte de la pandémie de Covid-19.