«L’objectif principal de l’opération est de protéger la population des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. Des mesures sont prises pour assurer leur sécurité, certains résultats ont été enregistrés. Beaucoup de villages ont été libérés des forces armées ukrainiennes pro-nazies et des éléments nationalistes», a déclaré le 3 juin devant la presse le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, dressant ainsi un état des lieux de l'opération militaire russe en Ukraine, entamée 100 jours plus tôt. «Les gens ont la possibilité de retrouver une vie paisible. Ce travail se poursuivra jusqu’au moment où tous les objectifs de l’opération militaire spéciale seront remplis», a encore assuré le porte-parole de la présidence russe.
«La victoire sera nôtre», a pour sa part affirmé ce 3 juin le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans une courte vidéo diffusée sur Instagram. «Les représentants de l'Etat sont ici, défendant l'Ukraine depuis 100 jours», a-t-il déclaré dans cette vidéo de 36 secondes, se filmant devant le bâtiment de l'administration présidentielle à Kiev aux côtés notamment de son Premier ministre Denys Chmygal et du chef du parti présentiel, David Arakhamia.
L'Occident doit se préparer à «une guerre d'usure» sur le «long terme», a de son côté estimé le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, la veille.
14 millions d'Ukrainiens contraints de fuir leur foyer
Du côté des Nations unies, le coordinateur de l'organisation internationale en Ukraine, Amin Awad, a averti que cette «guerre n'a et n'aura pas de vainqueur», martelant au 100e jour du conflit que «la guerre doit cesser». «En un peu plus de trois mois, près de 14 millions d'Ukrainiens ont été contraints de fuir leur foyer, la majorité étant des femmes et des enfants», un phénomène «sans précédent dans l'histoire», a-t-il ajouté dans un communiqué.
Ainsi que le rapporte l'AFP, plus de huit millions d'Ukrainiens sont déplacés à l'intérieur de leur pays, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR). S'y ajoutent 6,8 millions qui ont fui à l'étranger, dont plus de la moitié (3,6 millions) en Pologne.
Sanctions, livraisons d'armes et pourparlers de paix au point mort
L'opération militaire russe en question a été annoncée le 24 février par Vladimir Poutine, qui avait notamment affiché l'objectif de venir en aide aux populations des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk dans le Donbass (reconnues par Moscou), qui seraient menacées de «génocide».
En tout état de cause, dans le cadre d'un conflit ouvert depuis 2014 avec les autorités ukrainiennes qui ne reconnaissent pas leur indépendance, ces deux territoires ont fait l'objet d'intenses bombardements ukrainiens. Toutes parties confondues, les hostilités dans le Donbass ont fait plus de 13 000 morts en huit ans, selon l'ONU.
Le président russe avait également déclaré que l'opération en Ukraine lancée fin février 2022 visait à «démilitariser» et «dénazifier» celle-ci.
Kiev et ses alliés, occidentaux en particulier, dénoncent cette offensive comme une guerre d'invasion et ont multiplié depuis fin février les sanctions économiques et diplomatiques contre la Russie. De nombreux pays occidentaux ont également décidé d'envoyer du matériel militaire aux autorités ukrainiennes au cours de ces trois derniers mois, des initiatives dénoncées par Moscou qui y voit un facteur de déstabilisation supplémentaire de la situation et qui aggraverait en outre la situation humanitaire en Ukraine.
En ce qui concerne une issue diplomatique du conflit : plusieurs pourparlers entre les délégations russe et ukrainienne ont été conduits depuis le début de l'opération russe, mais les négociations n'ont pas repris depuis plusieurs semaines.