L'UEFA a annoncé dans la soirée du 30 mai l'ouverture d'une «enquête indépendante» sur le fiasco sécuritaire qui a accompagné la finale de la Ligue des champions au Stade de France, au cœur d'une polémique devenue politique. L'instance européenne a annoncé dans un communiqué «une enquête indépendante sur les événements autour de la finale de la Ligue des champions», après avoir simplement évoqué le 28 mai dans un premier temps les «milliers de faux billets» bloquant «les tourniquets du côté des tribunes réservées à Liverpool».
L'UEFA promet d'«examiner les prises de décisions, les responsabilités et les comportements de toutes les parties impliquées dans la finale». L'enquête a été confiée à une personnalité indépendante, l'ancien ministre portugais de l'Éducation de la Jeunesse et des Sports, Tiago Brandao Rodrigues.
L'image de la France écornée avant les JO 2024 à Paris
Le 28 mai, l'impossibilité d'acheminer dans les temps les spectateurs munis de billets a non seulement retardé de 36 minutes le coup d'envoi du match, remporté par le Real Madrid face à Liverpool (1-0), mais les scènes de chaos aux abords du stade ont en outre fait le tour du monde.
Bousculades, tentatives d'intrusion d'individus sans billet, supporters – dont des enfants – traités avec brutalité par les forces de l'ordre ou victimes de vols, «c'était absolument horrible» autour du Stade de France, a raconté sur la chaîne Sky News le député britannique Ian Byrne, présent sur place.
Certains supporters n'ont pu entrer dans l'enceinte que bien après le coup d'envoi, tandis que d'autres n'ont jamais pu franchir les portes du stade de 79 000 places, selon de nombreux témoignages sur les réseaux sociaux.
Face aux critiques, qui écornent fortement l'image de la France comme pays hôte à deux ans des JO 2024 de Paris, le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a évoqué le 30 mai une «fraude massive, industrielle et organisée de faux billets» venant «de l'autre côté de la Manche».
Il s'est dit «désolé» pour les spectateurs munis de billets qui n'ont pu assister au match et a exprimé ses «regrets pour ceux qui ont souffert de l'usage des gaz lacrymogènes par les forces de l'ordre, mais a aussi estimé qu'«il y aurait eu des morts» sans les décisions prises par la police et le préfet Didier Lallement.
Pour autant, le gouvernement britannique a de son côté appelé l'UEFA à «travailler étroitement avec les autorités françaises dans une enquête complète» et à en publier les conclusions.