Cité par l'agence de presse russe Ria Novosti le 11 mai, Kirill Stremooussov, le chef adjoint de l’administration militaire et civile de la région de Kherson dans le sud de l'Ukraine — conquise par l'armée russe — a expliqué que les autorités locales allaient demander leur intégration à la Fédération de Russie.
«La ville de Kherson, c’est la Russie, aucune République populaire de Kherson ne sera créée sur le territoire de la région de Kherson, il n’y aura pas de référendums. Ce sera un décret unique sur la base de la requête adressée par les autorités de la région de Kherson au président de la Fédération de Russie, et il y aura cette demande d’en faire une région à part entière de la Fédération de Russie», a-t-il dit à des journalistes.
La ville de Kherson a été prise par l'armée russe en février dans les premiers jours de l'opération militaire lancée par Moscou en Ukraine. Cette région représente un intérêt stratégique majeur pour l'approvisionnement en eau de la Crimée via le canal de Crimée du Nord. Depuis 2014, Kiev avait réduit le débit du canal alors qu'il assurait 85% des besoins en eau de la péninsule, ce qui avait plombé l'agriculture locale. Il a été rouvert dès le 25 février par l'armée russe. La région est aussi un pont terrestre entre la Crimée et les Républiques autoproclamées du Donbass.
Moscou estime qu'il revient aux habitants de choisir
Kirill Stremooussov a aussi expliqué qu'il n'était selon lui pas nécessaire d'organiser un référendum puisque celui qui a permis le rattachement de la Crimée voisine à la Russie n'a jamais été reconnu par la communauté internationale. «Il n’y aura pas de référendum car cela n’a absolument pas d’importance, étant donné que le référendum qui était absolument légitime en République de Crimée n’est toujours pas reconnu par la communauté internationale, qui a tout fait pour ne pas percevoir la Russie comme un acteur à part entière de la communauté internationale», a-t-il justifié.
Une position que ne partage toutefois pas le porte-parole du Kremlin, qui a réagi à ces annonces en déclarant que la volonté des populations locales de rejoindre la Russie devait être vérifiée. «Bien sûr, le sort d’une telle demande doit être décidé par les habitants de la région de Kherson, et c’est à eux de déterminer leur propre destin», a en effet déclaré Dmitri Peskov en conférence de presse ce 11 mai.
«Et, sans doute, ce point doit être clairement et soigneusement vérifié et évalué par les avocats et les juristes car, certainement, de telles décisions fatidiques doivent avoir un fondement, une justification juridique absolument claire, elles doivent être absolument légitimes, comme ç'a été le cas avec la Crimée», a-t-il ajouté.