«Pendant le remorquage du croiseur Moskva vers son port de destination, le navire a perdu sa stabilité à la suite des dommages causés à la coque par un incendie provoqué par la détonation des munitions. Dans des conditions d’agitation des eaux, le navire a coulé», a rapporté dans la soirée du 14 avril le ministère russe de la Défense.
Dans la matinée, le ministère, cité par les agences Ria Novosti et Tass, avait déclaré que ce croiseur lance-missiles et vaisseau amiral de la flotte russe dans la mer Noire, avait été «gravement endommagé». «A la suite d’un incendie survenu à bord [...], une réserve de munitions a explosé», avait détaillé le ministère, précisant que l'équipage avait pu être entièrement évacué, et qu'une enquête était en cours pour déterminer l'origine de cet incendie.
Les autorités locales ukrainiennes ont assuré pour leur part que le Moskva avait été touché par des tirs de missiles. «Des missiles Neptune qui protègent la mer Noire ont causé d'importants dégâts à ce navire russe», s'est félicité le gouverneur ukrainien de la région d'Odessa — et ex-commandant d'un bataillon accusé de crimes de guerre — Maxime Martchenko. Un porte-parole de l'administration militaire d'Odessa, Serguiï Bratchouk, a également indiqué sur Telegram que des missiles ukrainiens étaient «à l'origine des sérieux dommages» subis par la navire.
«Nous ne comprenons pas ce qui s'est passé», a toutefois déclaré le conseiller du président ukrainien Oleksiï Arestovitch, selon lequel «une surprise est arrivée au vaisseau amiral de la flotte russe de la mer Noire». «Il brûle avec intensité. Maintenant. Et avec cette mer agitée, il est impossible de savoir quand ils seront capables de recevoir de l'aide», a-t-il dit sur YouTube, assurant que «510 membres d'équipage» étaient à bord.
Comme le rapporte l’agence Ria Novosti, le Moskva a été construit au chantier naval de Nikolaïev et mis en service en 1982, au temps de l’URSS. A l’origine, le croiseur portait le nom «Slava». Dans les premiers jours de l'offensive russe en Ukraine, il a pris part à une attaque contre l'île aux Serpents, près de la frontière roumaine, au cours de laquelle 19 marins ukrainiens ont été capturés pour être ensuite échangés contre des prisonniers russes, contrairement au récit initialement fait par les autorités ukrainiennes — et largement repris sans distance critique dans les médias traditionnels — selon lequel le groupe de marins se serait sacrifié en refusant de se rendre.