Lors d'une conférence de presse en ligne tenue ce 3 mars, Sergueï Lavrov a jugé que c'étaient les dirigeants occidentaux qui pensaient à l'éventualité d'une guerre nucléaire dans le cadre du conflit avec l'Ukraine, et non la Russie. «Il est clair pour tout le monde que la troisième guerre mondiale ne peut être que nucléaire. Mais j’attire votre attention sur le fait que c’est dans la tête des hommes politiques occidentaux qu’une guerre nucléaire est toujours présente, et non dans celle des Russes», a déclaré le chef de la diplomatie russe.
«Prêtez [...] attention à ce qu’a dit [...] monsieur Biden, lorsqu’on lui a demandé s’il y avait une alternative aux sanctions actuelles [...], il a répondu que la seule alternative à ces sanctions était une troisième guerre mondiale», a-t-il relevé.
Le diplomate a également estimé que les plans «d'une guerre réelle» contre Moscou étaient en cours d'élaboration, mettant en exergue de récents propos de ses homologues français et britannique Jean-Yves Le Drian et Elizabeth Truss, qui ont évoqué la dissuasion nucléaire et le risque de guerre avec la Russie. «Nous ne laisserons pas certaines provocations nous déstabiliser», a assuré Sergueï Lavrov. «S’ils déclenchent une véritable guerre contre nous, ceux qui nourrissent de tels plans devraient y réfléchir», a-t-il mis en garde, regrettant également que la France ne suive plus sa «tradition ancienne du rôle de médiateur» dans la crise actuelle.
Le président russe Vladimir Poutine a annoncé, le 27 février, qu'il mettait en alerte la force de dissuasion de l'armée, une décision qui a suscité des inquiétudes à travers le monde, de nombreuses capitales y voyant une nouvelle escalade dans la foulée de l'intervention militaire en Ukraine débutée le 24 février, dénoncée comme une guerre d'invasion par les Occidentaux.