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Le Drian accuse Poutine d'avoir «choisi de sortir l'Ukraine de la carte des Etats»

Evoquant l'opération russe visant selon Vladimir Poutine à «démilitariser et dénazifier l’Ukraine», le ministre français a accusé celui-ci de vouloir «sortir l'Ukraine de la carte des Etats». Moscou assure de son côté ne pas planifier d'occupation.

Le chef de la diplomatie française a estimé ce 25 février que le président russe Vladimir Poutine avait «choisi de sortir l'Ukraine de la carte des Etats» en décidant d'une intervention militaire dans ce pays, estimant aussi que la «sécurité» du président ukrainien Volodymyr Zelensky était désormais menacée.

«La guerre est totale. Le président Poutine a choisi [...] de sortir l'Ukraine de la carte des Etats», a affirmé Jean-Yves Le Drian sur la radio France Inter. «La sécurité du président Zelensky est un élément central de ce qu'il se passe [...] Nous sommes en mesure de l'aider si nécessaire», a-t-il ajouté.

«Nous sommes inquiets sur la suite», a également expliqué Jean-Yves Le Drian, qui était interrogé sur la Moldavie et la Géorgie, en dénonçant la «dérive russe en matière d'ingérences» et en accusant Vladimir Poutine d'être un «semeur de guerre».

La Russie devra «parler» à l'Ukraine «tôt ou tard» pour mettre fin aux combats, avait estimé le chef d'Etat ukrainien plus tôt dans la journée. «La Russie devra nous parler tôt ou tard. Parler de la manière dont on pourra mettre fin aux combats et arrêter l'invasion. Plus tôt cette conversation commence, et plus réduites seront les pertes pour la Russie elle-même», a-t-il déclaré dans une adresse vidéo. De son côté, la présidence russe, par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, se disait elle prête à discuter avec les dirigeants ukrainiens, à condition que la question de l'adhésion du pays à l'Otan figure au menu.

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé tôt le 24 février une opération militaire en Ukraine, qui vise selon lui à défendre les Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, dont il a reconnu l'indépendance trois jours auparavant, mais aussi à «démilitariser et dénazifier l’Ukraine». Dans les semaines ayant précédé l'annonce du dirigeant russe, Moscou avait multiplié les initiatives diplomatiques visant à obtenir des garanties de sécurité, notamment par le biais d'une promesse de non-expansion de l'OTAN. La demande avait été jugée irrecevable par la partie occidentale.