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La Russie va élargir la liste des représentants de l'UE interdits d'entrée sur son territoire

La Russie va ajouter de nouveaux représentants de l'Union européenne à sa liste des personnes interdites d'entrée sur son territoire, en réponse à ce qu'elle considère être une politique «absurde de restrictions unilatérales» de Bruxelles.

«La partie russe, guidée par le principe de réciprocité et de parité, a décidé d'élargir la liste de représailles des représentants des Etats membres et des institutions de l'UE interdits d'entrée sur le territoire de la Fédération de Russie», a fait savoir ce 28 janvier le ministère russe des Affaires étrangères. Moscou a précisé agir ainsi en riposte à une politique «illégale, destructrice et dénuée de sens de restrictions unilatérales à l’encontre de la Russie». 

Régulièrement, des décisions discriminatoires sont approuvées à Bruxelles, restreignant arbitrairement les droits de nos compatriotes et des organisations russes

Et la diplomatie russe de poursuivre : «Régulièrement, des décisions discriminatoires sont approuvées à Bruxelles, restreignant arbitrairement les droits de nos compatriotes et des organisations russes. Traditionnellement, elles sont adoptées sur la base d’accusations infondées et parfois absolument absurdes.»

En particulier, déclare le ministère des Affaires étrangères, «l’UE a accusé un certain nombre de représentants des organes judiciaires et des forces de l’ordre russes d’avoir contribué à "implanter la législation russe" sur le territoire de la Fédération de Russie, en Crimée et à Sébastopol» – une référence aux sanctions liées au rattachement à la Russie de la Crimée à la suite d'un référendum, que les Occidentaux considèrent comme une annexion illégale.

Sont concernés notamment par cette nouvelle salve de contre-sanctions russes : des représentants des forces de l'ordre, des organes législatifs et exécutifs de certains pays de l'UE «qui endossent une responsabilité personnelle pour la promotion de politiques antirusses et l’introduction de mesures portant atteinte aux droits légitimes des habitants et médias russophones», précise le communiqué.

L'Union européenne a «déploré» ce 28 janvier cette décision.

«Cette décision manque de justifications légales et de transparence» et suscitera une réponse appropriée", a déclaré un porte-parole de l'UE dans un communiqué.

Séries de sanctions et contre-sanctions

Cette nouvelle décision russe s'inscrit dans une série de sanctions et contre-sanctions entre Bruxelles et Moscou.

Le 2 mars 2021, l'Union européenne avait annoncé sa décision d'imposer des mesures restrictives à l'encontre de quatre Russes responsables, selon elle, de «graves violations des droits de l'homme». Ces mesures comprenaient en particulier l'interdiction d'entrée sur le territoire de l'UE et le gel des avoirs de ces ressortissants russes, parmi lesquels figurent le chef du Comité d'enquête russe Alexandre Bastrykine et le procureur général Igor Krasnov. 

La Russie avait à son tour décrété, fin avril, une interdiction d'entrée sur son territoire visant huit responsables européens, parmi lesquels le président du Parlement européen de l'époque, David Sassoli.