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L’Union européenne s’apprête à reconduire pour six mois les sanctions contre la Russie

L’agence Tass, citant des sources diplomatiques, a annoncé la reconduction pour six mois des sanctions européennes contre la Russie. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a déjà réagi qualifiant ce processus de «disque rayé».

Les représentants permanents des 28 Etats membres de l'UE ont annoncé avoir convenu de prolonger de six mois les sanctions contre la Russie qui expirent le 15 septembre, selon «une source au Conseil européen», citée ce 5 septembre par l’agence de presse russe Tass.

Cette source diplomatique précise que le Conseil européen approuvera officiellement cette décision la semaine prochaine. Elle sera ensuite publiée au Journal officiel de l’Union européenne (UE) et devrait entrer en vigueur immédiatement.

Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a immédiatement réagi à cette nouvelle depuis le Forum économique de l’Est à Vladivostok en qualifiant le processus de renouvellement des sanctions contre la Russie de «disque rayé». Elle a aussi rappelé que la Russie considérait ces sanctions comme illégitimes.

L'Union européenne a adopté un ensemble de sanctions contre la Russie à la suite des événements survenus en Ukraine en mars 2014 et en particulier après la déclaration d’indépendance de la Crimée puis son rattachement à la Russie par référendum en 2014.

La décision selon laquelle «en l'absence d'un relâchement des tensions en Crimée , l'UE appliquera des mesures de pression sur la Russie» avait alors été prise lors d'un sommet d'urgence organisé le 6 mars 2014.

Il a ensuite été annoncé que le sommet Russie-UE prévu pour juin 2014 était annulé, que les négociations sur un régime sans visa et qu'un nouvel accord de base sur la coopération étaient suspendus. L'UE a ensuite introduit trois ensembles de sanctions à l'encontre de la Russie : individuelles, sectorielles et spécifiques à la Crimée.

Nouvelles sanctions après l’incident dans le détroit de Kertch

Les sanctions individuelles visent des entreprises et des personnes physiques en Russie et en Ukraine parmi lesquelles des hommes politiques, des hommes d’affaires et des responsables des services de sécurité russes, ainsi que les dirigeants des républiques populaires auto-proclamées de Donetsk et de Lougansk.

Toutes les personnes figurant sur la liste noire de l’UE sont interdites d’entrée sur le territoire de l’Union et leurs avoirs sont gelés s’ils se trouvent dans des banques européennes. Officiellement et selon les termes du service de presse du Conseil, ces mesures restrictives ont été prises «en relation avec des actions qui minent ou menacent l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine».

En plus des sanctions visant des personnes physiques et des personnes morales, l’UE a également adopté des mesures économiques restrictives qui interdisent notamment aux entreprises européennes d’investir en Crimée ou d’y maintenir des activités.

L'UE a depuis étendu les sanctions individuelles à l'encontre de huit personnes – des militaires russes – à la suite des incidents qui se sont produits dans le détroit de Kertch, entre la Mer Noire et la Mer d’Azov, en octobre 2018 entre des navires des flottes russe et ukrainienne.

Sur la première liste de sanctions publiée le 17 mars 2014 figuraient 21 personnes, dont Sergueï Mironov, le chef du groupe Russie juste à la Douma (chambre basse du Parlement russe) ainsi que le Premier ministre de Crimée Sergueï Axionov. La liste a ensuite été élargie 14 fois et comprend actuellement 154 personnes physiques et 44 personnes morales.

En réponse aux sanctions européennes et à celles adoptées par les Etats-Unis et d’autres Etats occidentaux, la Russie a imposé par décret présidentiel en août 2014 un embargo contre les produits agricoles européens, étasuniens, norvégiens et australiens.

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