Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, aurait été arrêté après des mutineries
Selon plusieurs médias, le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, aurait été arrêté le 24 janvier et serait retenu par des soldats mutins.
Vers une prise de pouvoir des militaires au Burkina Faso ? D'après une information rapportée par nos confrères de RFI et de France 24, le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, aurait été arrêté le 24 janvier après les mutineries qui ont secoué le pays la veille. Selon France 24, il serait actuellement retenu par des soldats mutins. Ces deux informations ont également été confirmées par l'AFP, citant des «sources sécuritaires» anonymes.
Par ailleurs, selon un journaliste de l'AFP, des soldats encagoulés ont pris position devant le siège de la télévision nationale, la Radio télévision burkinabè (RTB). Toutefois, d'après l'agence de presse française, il «n'était pas encore établi dans un premier temps si ces soldats étaient des mutins venus prendre la Radio télévision burkinabè ou des militaires fidèles au pouvoir envoyés pour la sécuriser».
Le 23 janvier en fin de journée, des tirs avaient été entendus près de la résidence de Roch Marc Christian Kaboré à Ouagadougou.
Des mutineries ont eu lieu le même jour dans plusieurs casernes du pays, afin de demander l'éviction des chefs de l'armée et pour réclamer des «moyens adaptés» dans la lutte contre le djihadisme.
Selon l'AFP, qui cite des sources militaires et des habitants, plusieurs casernes de la capitale mais également d'autres situées dans le nord du pays (Kaya, Ouahigouya), ont été la cible de ces mutineries.
Le gouvernement burkinabé avait réagi dans la soirée du 23 janvier, reconnaissant des tirs dans plusieurs casernes, mais contestant une «prise de pouvoir par l'armée». De son côté, le président Roch Marc Christian Kaboré avait décrété, «jusqu'à nouvel ordre», un couvre-feu entre 20h et 5h30.
De son côté, la France a appelé ses ressortissants à éviter tout déplacement au Burkina Faso. «La France suit avec la plus grande attention les événements en cours au Burkina Faso. Nous sommes particulièrement attentifs à la protection de la communauté française. Nous avons appelé nos ressortissants à la prudence et à éviter tout déplacement», a fait savoir une porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Le gouvernement critiqué pour son incapacité à contrer les djihadistes
Elu en 2015 sur la promesse de faire de la lutte contre le djihadisme sa priorité, Roch Marc Christian Kaboré est depuis critiqué par une partie de la population, qui lui reproche d'être «incapable» de contrer ces différents groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à Daesh. En sept ans, la violence des groupes djihadistes a fait plus de 2 000 morts et provoqué plus d'1,5 million de déplacés.
Des manifestations ont lieu depuis plusieurs mois au Burkina Faso pour dénoncer la situation sécuritaire du pays. Le 23 janvier encore, des manifestants ont apporté leur soutien aux mutins, dressant des barrages de fortune sur plusieurs artères de la capitale. Ils ont été dispersés par la police.