Kazakhstan : Poutine met en garde contre les «révolutions de couleur» et défend l'action de l'OTSC
Lors d'une session extraordinaire de l'OTSC, le président russe a fait savoir que l'intervention de l'organisation au Kazakhstan était légitime en raison de la menace qui pesait sur le pays.
Le président russe Vladimir Poutine s'est exprimé à propos de la situation au Kazakhstan, justifiant l'intervention de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), lors d'une session extraordinaire de celle-ci tenue le 10 janvier. Il a fait valoir que le Kazakhstan était menacé dans son intégrité d'Etat et qu'il était par conséquent nécessaire de réagir sans tarder.
Vladimir Poutine a ainsi affirmé que les forces russes envoyées au Kazakhstan dans le cadre d'une mission de maintien de la paix comprenant également des troupes biélorusses, arméniennes, kirghizes, et tadjiks, quitteraient le territoire après la fin de leur mission. «Une fois que le contingent aura rempli ses fonctions, il se retirera du territoire du Kazakhstan», a-t-il assuré. Le président russe a estimé que son voisin avait été victime «d'une agression du terrorisme international», affirmant que ces «bandes d'hommes armés», disposant «clairement d'une expérience de combat», avaient été formés dans des «centres à l'étranger». S'exprimant un peu plus tôt lors de cette réunion de l'organisation régionale, le dirigeant kazakh avait lui aussi dénoncé une «tentative de coup d'Etat» impliquant des combattants étrangers.
«Nous ne laisserons pas déstabiliser la situation» au sein de l'OTSC, affirme Poutine
Le président russe a par ailleurs mis en garde contre des tentatives de «révolutions de couleur» dans la région, formule désignant des soulèvements soutenus par l'Occident dans des pays ex-soviétiques. «Nous comprenons que les événements au Kazakhstan ne sont pas la première et sont loin d'être la dernière tentative d'ingérence extérieure dans les affaires intérieures de nos Etats», a poursuivi Vladimir Poutine, se disant «d'accord avec Alexandre Loukachenko», le président biélorusse qui participait également à cette réunion des pays de l'Organisation du traité de sécurité collective. «Et les mesures prises dans le cadre de l'OTSC ont clairement montré que nous ne laisserons pas déstabiliser la situation chez nous, nous ne permettrons pas que le scénario des révolutions dites de couleur se réalise», a-t-il prévenu.
Sur demande du gouvernement du Kazakhstan, une force de maintien de la paix de l'OTSC comprenant plus de 2 000 hommes a été déployée. Faisant suite à une mobilisation contre la hausse des prix du gaz démarrée début janvier, de violentes émeutes ont éclaté dans le pays. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur kazakh, 26 «criminels armés» et 18 membres des forces de sécurité ont été tués depuis le début des émeutes. Certains agents ont été décapités. Des centaines de blessés sont à déplorer, dans les deux camps.