Un an après les violences de Washington où des manifestants pro-Trump se sont introduit dans le bâtiment du Capitole et ont affronté les forces de l'ordre, un sondage réalisé en décembre par Le Washington Post et l'Université du Maryland, montre que 34% des Américains justifient l'action violente contre le gouvernement. En 1995, deux sondages les plaçaient entre 9 et 13%.
62% estimaient au contraire que la violence contre l'Etat n'était «jamais» justifiable. En 2015, ils étaient «seulement» 23% à légitimer l'action violente dans un sondage similaire, et 16% en 2010 (sondages de CBS News et du New York Times).
Le Washington Post détaille également les affinités politiques des sondés. Ainsi 23% des sympathisants démocrates pouvaient légitimer la violence contre 41% des «indépendants» et 40% des «républicains».
«L'acceptation de la violence contre le gouvernement était plus élevée chez les hommes, les jeunes adultes et les diplômés universitaires», écrit le quotidien, précisant au passage qu'ils étaient 40% de «Blancs américains», contre 18% de «Noirs américains».
Parmi les personnes prêtes à accepter la violence, les circonstances les plus citées pour la justifier sont si le gouvernement «viole ou supprime les droits ou libertés» et «opprime» (22 %), si l'Etat n'est «plus une démocratie [coup d'Etat, dictature]» (15%) ou si il viole la Constitution (13%). 3% étaient en outre prêts à en découdre, «si le président ou le gouvernement n'accepte pas le résultat des élections».
La fin de la présidence Trump marquée par la protestation violente
Interrogés sur l'épisode du Capitole, 54% des sondés pensent que les manifestants pro-Trump du 6 janvier 2021 étaient «pour la plupart violents», contre 19% «pour la plupart pacifiques». 51% des sondés jugent en outre que les condamnations des personnes qui se sont introduites dans le bâtiment ne sont «pas assez fortes». 19% estiment au contraire que les sanctions sont trop sévères. En novembre, l'un des intrus les plus médiatiques, Jake Angeli surnommé «Q Shaman», a notamment été condamné à 4 ans de prison pour s'être introduit dans le Parlement.
Le sondage compare ces données avec le résultat d'une autre étude de juin 2020 qui montre que 42% des personnes interrogées pensaient que les manifestants participant au mouvement de réaction à la mort de George Floyd étaient «pour la plupart violents», 43% pensaient qu'ils étaient «pour la plupart pacifiques» et 13% pensaient qu'ils étaient à la fois violents et pacifiques.
La légitimité du président Biden contestée
Enfin, 29% des sondés considèrent que l'élection de Joe Biden n'est pas légitime. Un autre sondage de 2017 mis en comparaison montre qu'ils étaient 42% à penser la même-chose de l'élection de Donald Trump.
L'étude a été menée sur un échantillon représentatif de 1 101 adultes interrogés par téléphone entre le 17 et le 19 décembre 2021.
En décembre 2020, pendant la transition douloureuse entre Donald Trump et Joe Biden, un sondage de l'université Monmouth notait qu'un tiers des Américains pensaient que Joe Biden devait sa victoire à des fraudes. Le chiffre montait à 77% chez les électeurs de Donald Trump.