«Pourquoi la commission de politicards très partisans n'enquête pas sur la cause de la manifestation du 6 janvier, à savoir l'élection présidentielle truquée de 2020 ?» : dans un communiqué publié par sa porte-parole le 21 décembre, l'ancien président américain Donald Trump a sonné la charge contre la commission parlementaire chargée de l'enquête sur l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021.
Notant ce qu'il considère comme des incohérences dans les résultats électoraux officiels de nombreux Etats, l'ancien président s'est demandé si «quiconque remarquait qu'ils voulaient rester aussi loin du sujet que possible». «La seule chose qu'ils peuvent faire c'est de ne pas en parler. Regardez ce qu'il se passe en Pennsylvanie, dans l’Arizona, en Géorgie, dans le Wisconsin et dans une moindre mesure dans le Michigan, où les chiffres sont épouvantablement corrompus à Détroit», a-t-il dénoncé, estimant sur ce dernier point que les RINOs (Republican in name only, républicains seulement par le nom) du Congrès du Michigan ne voulaient «pas toucher au sujet».
La commission parlementaire cherche à faire la lumière sur les événements du 6 janvier 2021. Ce jour là, des milliers de partisans de Donald Trump s'étaient réunis à Washington et avaient pénétré dans l'enceinte du Capitole au moment où le Congrès certifiait la victoire de son rival démocrate Joe Biden à la présidentielle de novembre 2020. Une manifestante avait notamment été abattue à l'intérieur du bâtiment par un policier alors qu'elle tentait de rejoindre l'hémicycle de la Chambre des représentants.
La commission entend déterminer si Donald Trump a commis un crime en voulant empêcher la certification des résultats de l'élection. Elle comprend seulement deux républicains, Liz Cheney et Adam Kinzinger, qui ont tous deux voté en faveur de la destitution de Donald Trump. De quoi avoir poussé l'ancien chef d'Etat à les qualifier eux aussi de RINOs.
«A bien des égards, un RINO est pire qu'un démocrate de gauche radicale car vous ne savez pas d'où ils viennent et vous n'avez aucune idée à quel point ils sont réellement mauvais pour notre pays», a par ailleurs déclaré Donald Trump dans son communiqué.
«Je tiendrai une conférence de presse le 6 janvier à Mar-a-Lago pour discuter de tous ces points et d'autres choses. En attendant, souvenez-vous que l'insurrection a eu lieu le 3 novembre [le jour de la présidentielle], c'était une manifestation sans armes contre une élection truquée qui a eu lieu le 6 janvier», a-t-il conclu.
Donald Trump, perdant l'élection de 2020 face au démocrate Joe Biden — qui a obtenu avec plus de 80 millions de voix, le plus grand total de vote de l'histoire du pays — a laissé entendre ces derniers mois qu'il pourrait briguer un autre mandat en 2024.