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Etats-Unis : chacun à sa manière, Biden et Trump réagissent à l'acquittement de Kyle Rittenhouse

Kyle Rittenhouse, qui a tué par balles deux personnes en marge de manifestations antiracistes en 2020 à Kenosha, a été acquitté par la justice américaine. Un verdict qui ravive les tensions dans une Amérique divisée sur la question de l'autodéfense.

Annoncé le 19 novembre, l'acquittement de Kyle Rittenhouse, qui a tué par balles deux personnes en marge de manifestations antiracistes – dans le sillage du mouvement Black Lives Matter – en 2020 à Kenosha, a ravivé les tensions dans une Amérique régulièrement divisée sur la question des armes à feu et aux prises avec les tensions identitaires.

Le binôme Biden-Harris en colère, Trump satisfait

Joe Biden a ainsi appelé ses compatriotes au calme en expliquant comprendre qu'une telle décision de justice «plonge de nombreux Américains dans la colère et l'inquiétude». «Moi y compris», a-t-il assuré dans un communiqué cité par l'AFP. «J'appelle tout le monde à exprimer ses opinions pacifiquement, dans le respect de la loi», a ajouté l'actuel locataire de la Maison Blanche qui, le jour-même, en raison d'une coloscopie pour laquelle il a dû être mis sous anesthésie, a transféré temporairement ses pouvoirs à sa vice-présidente.

Cette dernière a également exprimé, sur les réseaux sociaux, sa déception face à la décision de justice. «Le verdict d'aujourd'hui parle de lui-même. J'ai passé la majeure partie de ma carrière à travailler pour rendre notre système de justice pénale plus équitable. C'est clair, il y a encore du boulot», a notamment twitté Kamala Harris. 

Pour sa part, Donald Trump a salué l'acquittement du jeune homme de 18 ans. «Félicitations à Kyle Rittenhouse pour avoir été déclaré innocent de toutes les accusations. [...] C'est ce qu'on appelle être déclaré non coupable ; et d'ailleurs, si ce n'est pas de la légitime défense, rien ne l'est !», a en effet commenté le 45e président des Etats-Unis, ici cité par la presse britannique.

Une nouvelle qui met de l'huile sur le feu

A l'image d'un dossier révélateur des fractures causées aux Etats-Unis par les armes à feu, l'autodéfense et le mouvement Black Lives Matter, la nouvelle s'est hissée sur le devant de la scène médiatique américaine, simultanément à l'indignation exprimée par certaines organisations non gouvernementales telles qu'Amnesty international, qui a déploré le verdict en question, dénonçant dans un communiqué «l'autodéfense raciste et la suprématie blanche». 

«Je le savais. Kyle Rittenhouse est la preuve que les Blancs peuvent toujours enfreindre la loi, porter des armes illégales, tirer et tuer des gens, et s'en tirer en Amérique en versant des larmes et en se défendant», a de son côté écrit sur les réseaux sociaux l'éditorialiste américain Keith Boykin.

De nombreuses personnalités politiques, de bords opposés, se sont également emparées de l'affaire.

«Anthony Huber et Joseph Rosenbaum [les deux personnes tuées en 2020 par Kyle Rittenhouse] sont des victimes. Ils devraient être vivants aujourd'hui. La seule raison pour laquelle ils ne le sont pas, c'est parce qu'un homme violent et dangereux a choisi de prendre une arme à feu à travers les frontières de l'Etat et a commencé à tirer sur les gens. Appeler cela une erreur judiciaire est un euphémisme», a notamment réagi Bill de Blasio, le maire démocrate de New York jusqu'au 1er janvier 2022.

«Ce à quoi nous assistons, c'est à un système fonctionnant comme prévu et protégeant ceux pour lesquels il a été conçu. Mon cœur se brise encore pour les communautés et les familles dont le chagrin s'aggrave actuellement», s'est également indignée l'élue démocrate au Congrès Alexandria Ocasio-Cortez.

«Kyle Rittenhouse n'est pas coupable mes amis, vous avez le droit de vous défendre : soyez armés et dangereux», s'est en revanche réjoui le député républicain Madison Cawthorn, dans une vidéo massivement relayée sur les réseaux sociaux.

L'affaire en question remonte au mois d'août 2020. Alors âgé de 17 ans, Kyle Rittenhouse s'était équipé d'un fusil semi-automatique et avait rejoint des groupes armés venus «protéger» les commerces face aux débordements liés aux manifestations antiracistes de l'époque. Dans des circonstances confuses, il avait ouvert le feu, tuant deux hommes et en blessant un troisième. Toutes ses victimes sont blanches.