International

La Russie prête à répondre «militairement» à l'OTAN si sa sécurité est menacée, selon un responsable

Selon le vice-ministre des Affaires étrangères, Moscou est prêt à répondre «militairement» si l'OTAN continue de menacer sa sécurité nationale. Moscou réclame l'ouverture de négociations autour de deux propositions d'accord restées sans réponse.

D'après une information rapportée par l'agence de presse TASS, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a déclaré le 20 décembre que la Russie était prête à une réponse si l'OTAN continuait d'ignorer les préoccupations émises par Moscou en matière de sécurité nationale.

«J'ai dit [précédemment] que nous possédions les moyens de répondre, y compris par des moyens militaires et technologiques», a déclaré le responsable russe. «Je le réaffirme. Nous devrons contrebalancer les activités [de l'OTAN] qui sont sources de préoccupation pour nous − parce qu'elles augmentent les risques − par nos contre-mesures», a-t-il précisé.

Sergueï Riabkov a également souligné que la Russie avait pour but d'éviter une montée des tensions et était consciente de la nécessité de maintenir le dialogue avec l'OTAN pour éviter que la situation sécuritaire ne se dégrade encore plus. C'est d'ailleurs la position adoptée par la diplomatie russe, notamment ces derniers jours.

La Russie n'a reçu aucune réponse de Washington à ses propositions

Le 14 décembre, Vladimir Poutine avait appelé à des négociations «immédiates» avec l'OTAN et les Etats-Unis sur des garanties de sécurité des deux parties, qu'il avait réclamées début décembre au président américain Joe Biden. Le 17 décembre, le ministère russe des Affaires étrangères avait rendu publiques deux propositions d'accords remises à la partie américaine deux jours plus tôt, et intitulés «Traité entre les Etats-Unis et la Fédération de Russie sur les garanties de sécurité» et «Accord sur les mesures pour assurer la sécurité de la Fédération de Russie et des Etats membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord». Ces documents prévoient notamment d'interdire tout nouvel élargissement de l'OTAN – à l'Ukraine, ainsi qu'à tout autre pays – et d'empêcher les activités militaires proches de la frontière russe, dans les pays de l'ancien espace soviétique. 

Selon TASS, citant le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, c'est d'ailleurs le vice-ministre des Affaires étrangères qui serait chargé de représenter la Russie à ces potentielles négociations.

Mais comme l'a fait savoir Sergueï Riabkov, pour l'heure «[les Etats-Unis] n'ont toujours pas répondu». «Nous attendons toujours [...] Pour l'instant, tout ce que nous voyons, ce sont toutes sortes de commentaires publics, pour la plupart pas par les Américains», a noté le vice-ministre.

Les Etats-Unis, l'OTAN et l'Union européenne (avec en première ligne la France) accusent la Russie d'avoir massé des dizaines de milliers de soldats aux frontières de l'Ukraine et de préparer une agression militaire, ce que dément Moscou. Les Occidentaux menacent la Russie de sanctions sans précédent en cas d'invasion, mais Washington exclut toute intervention militaire directe sur le terrain. Pour sa part, la partie russe affirme n'avoir aucun compte à rendre sur les déploiements de troupes au sein de ses frontières, et affirme au contraire que la Russie est sous la menace de l'OTAN qui arme Kiev et multiplie les déploiements de moyens aériens et maritimes dans la région de la mer Noire.