Alors que la Coupe du monde de football approche, les déclarations de Nasser al-Khater, responsable de l’organisation de cet événement très attendu, rappellent que le Qatar imposera ses règles aux visiteurs et supporters. Il a ainsi déclaré, dans un entretien publié par CNN le 30 novembre, que les fans de football homosexuels devraient s'abstenir de «marques publique d'affection», qui seraient «désapprouvées».
Les questions répétées de la journaliste du média américain sur les conditions d'accueil des homosexuels s'appuyaient sur les déclarations de Josh Cavallo, joueur australien qui est récemment devenu le premier footballeur professionnel à faire son coming-out. Celui-ci avait déclaré qu’il ne se sentirait pas en sécurité s’il devait jouer au Qatar.
Après avoir assuré que Josh Cavallo était «le bienvenu au Qatar» et que «personne n’[était] menacé ici», Nasser Al-Khater a reconnu que le Qatar était strict concernant l’expression de l’homosexualité en public, sans en faire une spécificité nationale. «L’homosexualité n’est pas illégale ici, mais, comme dans de nombreux autres pays, le mariage homosexuel n’est pas autorisé», a-t-il ainsi déclaré.
Le responsable a ajouté que «le Qatar et les autres pays de la région [étaient] un peu plus modestes et conservateurs» que d'autres pays où «il y a plus de tolérance à l’égard des gestes d’affection». Et a résumé les demandes du pays hôte de la Coupe du monde ainsi : «Nous respectons également les autres cultures et nous attendons des autres qu’ils respectent également notre culture.»
Le Qatar se défend des accusations de violations des droits de l'Homme qui ont été portées à son encontre, notamment de la part des pays scandinaves. En Norvège, les instances du football avaient ainsi organisé un référendum sur un éventuel boycott de la Coupe du monde, initiative finalement rejetée.
Le 20 novembre, Nasser Al-Khater avait déjà défendu son pays devant les médias, avançant que le «Qatar a[vait] été traité de manière injuste et scruté depuis des années», notamment au sujet de la condition des travailleurs immigrés employés sur les chantiers de la Coupe du monde. Le chiffre de 6 500 morts dans des accidents de travail avait été avancé par le journal britannique The Guardian, mais fermement démenti par le Qatar. A l'occasion de la même conférence de presse, Nasser Al-Khater avait déjà assuré que les membres de la communauté LGBTQ seraient les bienvenus lors du Mondial.
Selon Yahoo News, les actes homosexuels sont illégaux au Qatar, la peine du mort étant «applicable pour les personnes de confession musulmane».