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La Biélorussie évacue des migrants bloqués à sa frontière avec la Pologne vers un centre d'accueil

Les autorités biélorusses ont déclaré que tous les migrants du camp de fortune situé à la frontière avec la Pologne avaient été «transférés sur la base du volontariat vers un centre logistique». Ce 18 novembre, 431 migrants ont été rapatriés en Irak.

Le 18 novembre, les migrants bloqués depuis plusieurs jours à la frontière biélorusse ont été relogés dans un centre logistique situé à proximité, pendant que plusieurs centaines d'entre eux étaient rapatriés en Irak, après avoir abandonné l'espoir de gagner l'Europe via la Pologne voisine.

«Au 18 novembre, tous les réfugiés du camp de fortune à la frontière biélorusso-polonaise, près du point de passage de Brouzgui, ont été transférés sur la base du volontariat vers un centre logistique», ont indiqué les gardes-frontières biélorusses sur Telegram. Des photos du camp semblant abandonné ont été diffusées.

Dans la soirée du 16 novembre, plus d'un millier de personnes avaient déjà trouvé refuge dans ce vaste hangar situé près de la frontière mais, selon Minsk, quelque 800 autres avaient encore passé la nuit dans des tentes ou près de feux de camp par des températures inférieures à 0°C .

Ils ont finalement été relogés du fait de «conditions météorologiques qui se dégradent». Dans le hangar, les migrants reçoivent, selon les gardes-frontières biélorusses, «des repas chauds, des vêtements chauds et des produits de première nécessité».

Installé dans une zone boisée situé non loin du poste frontalier de Brouzgui, le camp de fortune a été occupé par un nombre de migrants allant jusqu'à 2 000 ces derniers jours. Le 18 novembre, la Biélorussie a affirmé que 7 000 migrants se trouvaient sur son territoire, se disant prête à en «rapatrier» 5 000.

Un rapatriement en Irak «sur la base du volontariat»

Dans la soirée, 431 d'entre eux ont d'ailleurs déjà été rapatriés en Irak – la plupart à Erbil, au Kurdistan irakien d'où la majorité sont originaires, les autres à Bagdad. De nombreux enfants et femmes se trouvaient sur ce vol de rapatriement, le premier depuis le début de la crise migratoire et organisé, selon Bagdad, «sur la base du volontariat».

L'évacuation de ces migrants intervient après une semaine de tensions croissantes entre la Biélorussie et l'Union européenne. Minsk est accusé d'avoir orchestré un afflux de migrants en délivrant des visas pour se venger de sanctions occidentales imposées après l'élection contestée d'Alexandre Loukachenko en 2020, ce que la Biélorussie dément en pointant du doigt une instrumentalisation par la Pologne, «prétexte» à de nouvelles sanctions.

Minsk a également assuré que la chancelière allemande Angela Merkel – qui s'est entretenue le 17 novembre avec le président biélorusse Alexandre Loukachenko – allait négocier avec l'Union européenne un «corridor humanitaire» pour évacuer les 2 000 migrants restants vers l'Allemagne. «L'Allemagne n'a pas donné son accord à cela», a cependant démenti auprès de l'AFP une source gouvernementale à Berlin.