Mexique : enquête sur les agents qui «ont manipulé des preuves» dans l'affaire d'Ayotzinapa

Mexique : enquête sur les agents qui «ont manipulé des preuves» dans l'affaire d'Ayotzinapa© Edgard Garrido Source: Reuters
Les proches des 43 étudiants disparus du Collège de formation des enseignants d'Ayotzinapa défilent à l'occasion du 6e anniversaire de leur disparition à Mexico, au Mexique, le 26 septembre 2020.
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Le procureur spécial pour l'affaire des 43 étudiants disparus d'Ayotzinapa a rapporté que les services du gouvernement de l'ancien président Enrique Pena Nieto avaient eu recours à des «pratiques illégales» pour maintenir à flot la version d'Etat.

Selon de nouvelles déclarations du procureur spécial chargé de l'affaire de la disparition des 43 étudiants d'Ayotzinapa le 26 septembre 2014 après leur arrestation par la police mexicaine, les enquêteurs diligentés par l'ancienne administration mexicaine se sont rendus coupables de pratiques illicites, notamment de torture et de manipulation de témoignages pour étayer la version officielle des événements. Une déclaration qui intervient à quelques jours du septième anniversaire de ce qui est connu comme l'affaire la plus poignante de l'histoire des disparitions forcées au Mexique. 

Il y a une enquête du parquet sur le parquet lui-même

Le bureau du procureur général du Mexique a ainsi annoncé qu'il allait ouvrir une enquête contre ces «experts» qui ont «manipulé des preuves» dans ce drame, rapporte l'agence de presse espagnole EFE et des médias mexicains. «Il y a une enquête du parquet sur le parquet lui-même. Bientôt, nous allons poursuivre des acteurs qui faisaient partie de services qui ont manipulé des preuves», a expliqué à la presse Omar Gomez Trejo, procureur spécial chargé de l'affaire, le 21 septembre.
Il a fait sa déclaration depuis Barranca de la Carnicería, dans la municipalité de Cocula (Etat de Guerrero) où les squelettes de deux étudiants ont été trouvés. Le procureur a souligné qu'il existait «un conglomérat d'agents publics qui a agi de manière illicite, profitant de la position dont ils jouissaient et qui, sur cette base, ont détourné toute une enquête». Il a ainsi affirmé qu'il y avait eu des témoignages «obtenus par la torture» sur des personnes qui ont été «illégalement privées de leur liberté et de la protection de la loi».

«Mensonge historique»

A l'époque, les autorités administratives agissantes sous le gouvernement d'Enrique Pena Nieto (2012-2018) ont tenté d'éteindre l'incendie émotionnel provoqué par cette disparition de grande ampleur avec une explication officielle qui a été sobrement baptisée «la vérité historique».

Elle stipulait que les étudiants de l'école d'enseignants d'Ayotzinapa ont été arrêtés le 26 septembre 2014 par des policiers corrompus à Iguala, dans l'Etat de Guerrero et remis au Cartel Guerreros Unidos, un groupe armé criminel qui les aurait ensuite assassinés et incinérés dans la décharge de Cocula avant de jeter leurs restes dans la rivière San Juan. Cette thèse est aujourd'hui totalement décrédibilisée. 

En septembre 2015, des experts internationaux avaient déjà publié un rapport dans lequel ils affirmaient que des témoins avaient vu des policiers fédéraux et militaires sur le lieu de l'enlèvement des étudiants. Le rapport avait en outre exclu qu'il y ait eu un incendie suffisamment important pour brûler 43 corps.

La version officielle du gouvernement de Pena Nieto est désormais connue sous le nom de «mensonge historique». Le 20 septembre, la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH) du Mexique a en outre réitéré son rejet de la version du gouvernement Pena Nieto, rejoignant ainsi la position de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) et son Groupe interdisciplinaire d'experts indépendants (GIEI) qui a enquêté sur cette affaire et qui, d'une seule voix désormais, réclame la vérité pour les familles des 43 jeunes étudiants

L'élucidation de l'affaire des 43 d'Ayotzinapa était un engagement de campagne du président Andrés Manuel Lopez Obrador (AMLO), qui la maintient comme l'un des cas prioritaires des droits de l'homme de son administration.

Meriem Laribi

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