Londres est en train d'adopter une position d'«associé junior» de Washington, a déploré ce 17 septembre le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune après la création du pacte de sécurité entre les Etats-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni.
«A travers ce partenariat [...] et après la crise de Kaboul, nous voyons que la stratégie "Global Britain" [mise en place par Londres après le Brexit] consiste apparemment plus à être un associé junior [de Washington] que de travailler avec différents alliés», a déclaré Clément Beaune sur France 24.
La signature de ce pacte de sécurité a entraîné l'annulation par l'Australie d'un très important contrat avec la France sur l'acquisition d'une douzaine de sous-marins, provoquant une vive colère de Paris.
C'est le retour dans le giron américain et une forme de vassalisation acceptée
Washington et Canberra sont les principales cibles du ressentiment français, mais Londres est aussi concerné. Le concept de «Global Britain», ou «Grande-Bretagne mondiale», a été forgé à l'occasion du Brexit et a pour objectif d'assurer le rayonnement international du Royaume-Uni après la sortie de l'Union européenne (UE).
Paris rappelle ses ambassadeurs aux Etats-Unis et en Australie, une «décision exceptionnelle»
Dans une autre émission sur les médias France 24, RFI et Public Sénat, Clément Beaune a également déclaré : «Nos amis britanniques nous ont expliqué qu'ils quittaient l'UE pour créer "Global Britain". On le voit, c'est le retour dans le giron américain et une forme de vassalisation acceptée».
«Le Royaume-Uni manifestement se cherche, peut-être qu'il y avait eu un manque de réflexion sur l'avenir stratégique, aujourd'hui, il se cache dans le giron américain. J'espère que ce ne sera pas la politique des décennies à venir», a-t-il ajouté.
Plus tard dans la journée, Paris a rappelé pour consultations ses ambassadeurs aux Etats-Unis et en Australie à cause de la «gravité exceptionnelle» de l'annonce du partenariat stratégique entre Washington, Londres et Canberra.
«A la demande du président de la République, j’ai décidé du rappel immédiat à Paris pour consultations de nos deux ambassadeurs aux Etats-Unis et en Australie. Cette décision exceptionnelle est justifiée par la gravité exceptionnelle des annonces effectuées le 15 septembre par l’Australie et les Etats-Unis», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian dans un communiqué.