«A la demande du président de la République, j’ai décidé du rappel immédiat à Paris pour consultations de nos deux ambassadeurs aux Etats-Unis et en Australie. Cette décision exceptionnelle est justifiée par la gravité exceptionnelle des annonces effectuées le 15 septembre par l’Australie et les Etats-Unis», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Selon l'AFP, c'est la première fois qu'une telle décision est prise vis-à-vis de ces deux pays.
Les Etats-Unis «regrettent» pour leur part et entendent rester «engagés dans les jours à venir pour résoudre [leurs] différends» avec Paris, a fait savoir anonymement un responsable de la Maison Blanche auprès de l'agence de presse française. «Nous avons été en contact étroit avec nos partenaires français à propos de leur décision de rappeler l'ambassadeur à Paris pour consultation. Nous regrettons qu'ils aient franchi ce pas, toutefois nous resterons engagés dans les jours à venir pour résoudre nos différends, comme nous l'avons fait à d'autres occasions au cours de notre longue alliance», a-t-il affirmé, en refusant d'être identifié.
Depuis l'annonce le 15 septembre du partenariat sécuritaire, baptisé AUKUS – qui prévoit que Washington et Londres aident Canberra à se doter de sous-marins nucléaires d'attaque – et l'annulation par l'Australie du contrat prévoyant la fourniture d'une douzaine de sous-marins conventionnels pour plusieurs dizaines de milliards d'euros, la France ne décolère pas à l'encontre des Etats-Unis et de l'Australie.
Jean-Yves Le Drian a dénoncé le 16 septembre un «coup dans le dos» de l'Australie, et une décision «brutale» du président américain Joe Biden. La France a également annulé une soirée de gala prévue le 17 septembre au soir pour commémorer l'anniversaire de la bataille de Chesapeake Bay, décisive dans la guerre d'indépendance des Etats-Unis, conclue par une victoire de la flotte française sur la flotte britannique, le 5 septembre 1781.