«Un résultat logique. La Yougoslavie, la Libye, maintenant l'Afghanistan. Les attentes auraient-elles pu être différentes ?… Un billion gaspillé pour rien.» C'est en ces termes que le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Grouchko a commenté la conquête fulgurante de l'Afghanistan par les Taliban, alors que les Etats-Unis s'en retiraient après deux décennies d'occupation militaire.
La Yougoslavie, la Libye, maintenant l'Afghanistan. Les attentes auraient-elles pu être différentes ?
Le haut responsable russe a ajouté que l'OTAN avait pendant 20 ans parlé de la solidité du «lien transatlantique et de la prise en compte de l'avis de chaque membre de l'alliance». Or, Alexandre Grouchko a estimé que le désengagement occidental en Afghanistan n'avait pas été une décision collégiale au sein de l'alliance militaire : «Les Etats-Unis ont dit "Assez" et toute l'unité transatlantique est apparue dans toute sa splendeur.»
La prise de pouvoir par les Taliban a lieu alors que les Etats-Unis et l'OTAN ont entamé début mai le retrait de leurs 9 500 soldats, dont 2 500 militaires américains, encore présents en Afghanistan.
Les Etats-Unis étaient intervenus en Afghanistan en 2001 en invoquant le refus des Taliban de livrer le chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001. En 20 ans de présence militaire dans le pays, Washington déplore 2 500 morts et a dépensé plus de 2 000 milliards de dollars.
Les insurgés islamistes taliban sont entrés à Kaboul le 15 août, après une fulgurante offensive qui en à peine dix jours leur a permis de prendre le contrôle de quasiment tout le pays et d'investir le palais présidentiel déserté par le président Ashraf Ghani, en fuite à l'étranger