Le 11 août, les autorités allemandes ont annoncé l'arrestation d'un employé britannique de l'ambassade du Royaume-Uni à Berlin, soupçonné d'espionnage pour le compte de la Russie.
Selon le parquet fédéral allemand chargé des affaires d'espionnage, cet homme de 57 ans dénommé David S. est suspecté d'avoir, en au moins une occasion, «transmis à un représentant des services de renseignement russes [un document] qu'il avait obtenu dans le cadre de ses fonctions à l'ambassade». «Il est fortement suspecté, au plus tard depuis novembre 2020, d'avoir été actif» au profit du renseignement russe, indique également le parquet, qui précise que l'appartement de l'employé ainsi que son lieu de travail ont été perquisitionnés. David S. aurait «reçu en contrepartie de la transmission d'informations une somme en argent liquide d'un montant non déterminé».
L'interpellation du ressortissant britannique a eu lieu le 10 août à Potsdam, une ville située au sud-ouest de Berlin. Selon la police britannique, cette arrestation est l'aboutissement d'une «enquête conjointe» réalisée avec les autorités allemandes. Le lendemain, le juge en charge de l'enquête en Allemagne a annoncé la mise de David S. en détention provisoire.
Une affaire jugée «absolument inacceptable» et prise «très au sérieux» par Berlin
Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a quant à lui déclaré que Berlin prenait l'affaire «très au sérieux» et a jugé «absolument inacceptable l'utilisation par un service de renseignement d'un partenaire étroit», en soulignant «la complète solidarité» de l'Allemagne avec le Royaume-Uni.
Le ministère britannique des Affaires étrangères britannique s'est contenté de confirmer l'arrestation d'un individu «travaillant pour le gouvernement», sans plus de commentaires.
Moscou n'a pour le moment pas fait de commentaire.
Il y a près d'un an, le 24 août 2020, un diplomate russe visé par une affaire d'espionnage industriel avait été expulsé d'Autriche. Moscou avait «fermement protesté» contre son expulsion qu'elle jugeait «infondée», avant de renvoyer, en réponse, un diplomate de l'ambassade d'Autriche en Russie. Le 7 juillet dernier, le consul d'Estonie à Saint-Pétersbourg quant à lui avait été prié de quitter le territoire russe, les autorités ayant déclaré disposer de «preuves irréfutables» que le diplomate se livrait à des activités d'espionnage dans la seconde ville de Russie.