Deux cadres du groupe État islamique au Grand Sahara (EIGS), Issa Al Sahraoui et Abou Abderahmane Al Sahraoui, ont été tués par les forces armées françaises dans la nuit du 21 au 22 juillet au Mali, a appris l'AFP auprès du cabinet de la ministre des Armées Florence Parly.
Le ministère des Armées avait annoncé le 22 juillet «la neutralisation par les forces armées françaises» de la force Barkhane «de deux cadres de l'EIGS», sans en révéler l'identité qui était «en cours de confirmation».
Il s'agit d'Issa Al Sahraoui, «coordinateur logistique et financier de l'EIGS», et d'Abou Abderahmane Al Sahraoui, «qui était chargé de prononcer des jugements», a été précisé par le ministère.
Le premier «sévissait au Sahel depuis de nombreuses années. Il a notamment participé à l'attaque d'Inates contre les forces armées nigériennes en décembre 2019 et recrutait et formait des djihadistes.»
Le 10 décembre 2019, 71 soldats nigériens avaient péri dans cette attaque à Inates, dans l'ouest du Niger, à proximité du Mali.
Le second «était connu pour ordonner les condamnations à mort. Ce djihadiste était actif dans les groupes armés terroristes au Mali depuis 10 ans», a ajouté le ministère.
Selon des sources sécuritaires maliennes, il était membre du Mujao, le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest, qui a fusionné plus tard avec une autre organisation pour former l'État islamique au grand Sahara.
Une opération dans le cadre de la nouvelle stratégie française
Ils ont été «neutralisés» lors d'une opération de la force Barkhane en coordination avec l'armée américaine, décidée «sur très court préavis» et après des «renseignements consolidés», contre un camp de l'organisation, dans la région de Ménaka.
«Plusieurs cadres de haut rang de l'EIGS avaient déjà été neutralisés au mois de juin, dont l'un des chefs de groupe, Dadi Ould Chaib, plus connu sous le nom d'Abou Dardar, ainsi que Almahmoud ag Baye alias Ikaray, important cadre de l'EIGS, proche du leader de l'EIGS Adnan Abou Walid al Sahraoui», a rappelé le ministère.
Pour le ministère, cette nouvelle opération entre dans le cadre de la stratégie de la France de viser «les chefs et les cadres terroristes» et «illustre [sa] détermination à continuer la lutte contre les groupes armés terroristes, aux côtés de [ses] partenaires sahéliens et en coordination avec [ses] alliés européens et américain».
Après plus de huit ans d'engagement important, le président français Emmanuel Macron a annoncé en juin une réduction de la présence militaire française au Sahel et la fin de l'opération antidjihadiste Barkhane (5 100 soldats actuellement) au profit d'un dispositif resserré, recentré sur les opérations de contre-terrorisme et l'accompagnement au combat des armées locales, autour d'une alliance internationale associant des Européens au sein de la Force Takuba.