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Projet Pegasus : le Maroc nie toute implication et veut engager des procédures judiciaires

Le Maroc dément tout lien avec Pegasus et veut lancer une procédure judiciaire à l'encontre de ceux qui accusent un de ses services de sécurité d'avoir espionné des journalistes, des militants et des politiciens, dont Emmanuel Macron.

Le gouvernement marocain a indiqué ce 21 juillet vouloir engager des procédures judiciaires contre quiconque accuse Rabat d'avoir eu recours au logiciel Pegasus, utilisé à grande échelle pour espionner journalistes, militants ou personnalités politiques, dénonçant une «campagne médiatique mensongère, massive et malveillante».

Rejetant à nouveau «catégoriquement ces allégations mensongères et infondées», le gouvernement marocain indique dans un communiqué «opter pour une démarche judiciaire, au Maroc et à l'international contre toute partie reprenant à son compte ces allégations fallacieuses».

Parallèlement, le parquet général marocain a annoncé «l'ouverture d'une enquête judiciaire sur ces fausses allégations et accusations afin d'identifier les parties à l'origine de leur publication».

Le 19 juillet, le gouvernement marocain avait déjà dénoncé comme «mensongères» les informations selon lesquelles les services du royaume «ont infiltré les téléphones de plusieurs personnalités publiques nationales et étrangères et de responsables d'organisations internationales à travers un logiciel informatique».

Pour rappel, selon une récente information du Mondel’un des numéros réguliers du chef d'Etat français figure dans une liste de cibles potentielles à pirater qu'aurait dressée un service étatique de sécurité marocain, utilisateur du logiciel espion israélien Pegasus.

Une enquête internationale 

L'enquête publiée le 18 juillet par un consortium de 17 médias internationaux se fonde sur une liste obtenue par le réseau basé en France Forbidden Stories et Amnesty International, comptant, selon eux, 50 000 numéros de téléphone sélectionnés depuis 2016 pour une surveillance potentielle par les clients de l'entreprise israélienne NSO, qui commercialise Pegasus.

La liste comprend les numéros d'au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits de l'homme ou encore 65 chefs d'entreprise, d'après l'analyse du consortium –comprenant les quotidiens français Le Monde, britannique The Guardian et américain The Washington Post – qui en a localisé beaucoup au Maroc, en Arabie saoudite ou au Mexique.

Selon la cellule investigation de Radio France, partenaire du consortium qui a révélé le scandale, le roi du Maroc Mohammed VI et son entourage «sont sur la liste des cibles potentielles» du logiciel Pegasus.

«Nous avons en effet pu établir qu'un des numéros de téléphone qui figurent dans le listing des services de renseignement marocains est bien celui de Mohammed VI. Et tout son entourage a subi le même sort», affirmait-elle dans son enquête.