La France déplore le choix de la Grèce d'accepter le vaccin Spoutnik V, la Russie réagit fermement
Clément Beaune a regretté le choix de la Grèce d'accepter le vaccin russe ou chinois dans le cadre de son pass sanitaire. La diplomatie russe a fermement rejeté ces propos «discriminatoires» jugés contraires à toute raison scientifique ou sanitaire.
Invité de l'émission Le Grand Rendez-vous sur Europe 1 ce 11 juillet dans la matinée, le secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, a été interrogé sur la position de la Grèce qui souhaite accepter sur son territoire les personnes vaccinées avec le vaccin chinois ou russe alors que l'Union européenne ne souhaite pas reconnaître ces deux vaccins dans le cadre de son «pass sanitaire».
Répondant à la question de la journaliste, le responsable français a déclaré : «On souhaite que les vaccins [qui sont] reconnus en Europe soient uniquement les quatre qui sont validés, ce n’est pas une question de politique, c'est une question scientifique, par notre Agence européenne des médicaments commune. L'immense majorité des pays européens, il n'y en a que trois qui font différemment, reconnaît uniquement ces quatre vaccins et c'est le cas de la France. Je regrette que la Grèce fasse ainsi», a-t-il indiqué.
Clément Beaune a également rappelé qu'«on ne rentre pas en France avec le pass sanitaire si on a un vaccin russe ou chinois, pas parce qu'on discrimine une nationalité, mais parce que c'est ça qui est sûr, ce sont les seuls quatre vaccins qui ont été validés par l'Agence européenne des médicaments (EMA)». Soit les vaccins de BioNTech & Pfizer, de Moderna, d'AstraZeneca et de Janssen Pharmaceutica NV.
Le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes avait déjà appelé le 8 juillet les partenaires européens à ne pas reconnaître le vaccin russe Spoutnik V. La porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova avait vertement condamné ces «déclarations inappropriées».
La Russie condamne ces déclarations «discriminatoires» et compare la position de Clément Beaune à celle du docteur Goebbels
Réagissant une nouvelle fois aux propos tenus par le secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a estimé le 11 juillet sur Telegram que cette position française était une fois de plus «inacceptable».
La diplomate a regretté qu'«il ne s’agit pas ici de l’opinion personnelle d’un amateur, mais de la position politique du pays» en ajoutant que la Russie condamne ces «déclarations discriminatoires de son représentant haut placé, qui ravivent l’esprit de ségrégation néonazie en Europe».
La diplomate russe a rappelé que le «secrétaire d’Etat du ministère français des Affaires étrangères n’est pas un spécialiste en virologie pour faire la leçon sur ce sujet devant des Etats souverains, liant ainsi la médecine et la nationalité. Il s’agirait plutôt des responsabilités fonctionnelles du docteur Goebbels», s'est-elle indignée. Proche d'Adolf Hitler, Joseph Goebbels fut l'un des dirigeants les plus puissants de l'Allemagne nazie et était en charge de la propagande d'Etat diffusée massivement auprès de la population.
«Ce n’est pas au ministère français des Affaires étrangères de dicter aux pays et aux peuples quels vaccins utiliser. Visiblement, le ministère français des Affaires étrangères se sent triste que son pays ne soit pas arrivé à développer son propre vaccin. Les efforts d’une entreprise française, qui a essayé très fort, mais n’a pas réussi, se sont soldés par un échec», a-t-elle conclu.
Sur son site internet, le ministère grec du Tourisme reconnaît tous les vaccins dans le cadre de son «pass sanitaire» et chaque personne entièrement vaccinée (vaccination complète réalisée au moins 14 jours avant l'arrivée en Grèce) est dispensée de faire un test PCR ou antigénique pour accéder au territoire grec.
Le vaccin russe Spoutnik V, déjà utilisé dans 40 pays parmi lesquels la Russie, le Mexique, l'Argentine et l'Inde, est actuellement utilisé par deux pays au sein de l'Union européenne : la Slovaquie et la Hongrie.