Covid-19 : Pfizer préconise une troisième dose pour rendre plus efficace son vaccin
Pfizer/BioNTech préconise une troisième dose de son vaccin pour le rendre plus efficace face au variant Delta. Les autorités scientifiques se penchent sur le sujet.
L'alliance américano-allemande Pfizer/BioNTech a annoncé le 8 juillet «des résultats encourageants» d'essais pour une troisième dose afin d'augmenter l'efficacité de son vaccin anti-Covid, y compris contre le variant Beta apparu en Afrique du Sud. Elle prévoit de demander une autorisation pour cette troisième dose aux Etats-Unis et en Europe notamment et s'attend à des résultats similaires pour le variant Delta, avec des tests en cours.
Le directeur scientifique de Pfizer, Mikael Dolsten, a affirmé dans des propos rapportés par Reuters que la baisse récemment signalée de l'efficacité du vaccin en Israël était principalement due à des infections chez des personnes qui avaient été vaccinées en janvier ou février. Le ministère de la Santé du pays a déclaré que l'efficacité du vaccin était en effet tombée à 64% en juin.
«Le vaccin Pfizer est très actif contre le variant Delta», a déclaré Mikael Dolsten dans une interview. Mais après six mois, a-t-il ajouté, «il existe probablement un risque de réinfection car les anticorps, comme prévu, diminuent».
Des avis partagés chez les scientifiques
Mikael Dolsten a assuré que les premières données, des propres études de la société, montrent qu'une troisième dose de rappel génère des niveaux d'anticorps cinq à dix fois plus élevés qu'après la deuxième dose, ce qui suggère qu'une troisième dose offrira une protection prometteuse.
Néanmoins, des scientifiques ont remis en question le besoin de recourir à des rappels supplémentaires, à l'image du professeur de médecine moléculaire et directeur du Scripps research translational institute à La Jolla, en Californie, Eric Topol. Celui-ci a mis en avant – dans une intervention retranscrite par Reuters – que fonder le besoin d'une nouveau rappel sur l'unique raison de la diminution de la protection des anticorps, ignorait le rôle d'autres parties importantes de la réponse immunitaire, y compris les cellules B mémoire, qui peuvent faire des anticorps à la demande lorsqu'ils sont provoqués par le virus.
La Food and Drug Administration (FDA) et les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) aux Etats-Unis ont en outre annoncé dans un communiqué commun que les Américains ayant été complètement vaccinés n'avaient pas besoin de recevoir une dose supplémentaire à l'heure actuelle.
L'Union européenne se dit pour sa part prête à l'éventualité d'une troisième injection, selon la commissaire européenne à la Santé et à la Sécurité alimentaire, Stella Kyriakides. «Nous sommes déjà préparés au cas où nous en aurions besoin, aussi bien au niveau européen qu'en termes de stratégie européenne d'achat commun et de distribution de vaccins» , a ainsi fait valoir la commissaire lors d'une conférence de presse à Madrid au côté de la ministre espagnole de la Santé, Carolina Darias.
Bémol : ces rappels entraîneraient une demande croissante de vaccins alors qu'une grande partie du monde n'est toujours pas vaccinée. Mikael Dolsten a confessé que Pfizer cherchait des moyens d'augmenter la production.