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Sous Joe Biden Washington continue à reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental

«Pas de changement» : la diplomatie américaine a annoncé qu'elle n'avait pas l'intention de revenir sur la décision controversée de Donald Trump de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

Le changement de président à la tête des Etats-Unis n'implique pas forcément une réorientation dans certains dossiers géopolitiques sensibles. Ainsi, l'administration Biden a annoncé que les Etats-Unis maintenaient leur position sur la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.

Le porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price, a en effet déclaré le 2 juillet lors d’un point de presse à Washington qu'il n'y aurait «pas de changement» sur cette question par rapport à l'administration précédente. La reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental «restera la position de l’administration du président Joe Biden», a-t-il expliqué. 

Le porte-parole de la diplomatie américaine a par ailleurs affirmé être en faveur «d’un processus politique crédible dirigé par l'ONU pour garantir la cessation des hostilités». «Nous consultons les parties, nous consultons d'autres gouvernements de la région et au-delà, sur la meilleure façon de mettre un terme à la violence et parvenir à un règlement durable de ce conflit», a-t-il assuré, insistant sur la nécessité de nommer un envoyé spécial pour le Sahara occidental.

Le 10 décembre dernier Donald Trump annonçait à la surprise générale que les Etats-Unis reconnaissaient désormais la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, et allaient adopter une «nouvelle carte officielle» du Maroc intégrant l'ancienne colonie espagnole toujours disputée.

L'Algérie avait immédiatement et vigoureusement dénoncé des «manœuvres étrangères» visant à sa déstabilisation tout en pointant du doigt Israël, l'annonce de Donald Trump venant en contrepartie d'une normalisation des relations de Rabat avec l'Etat hébreu. Peu après l'élection de Joe Biden, les groupes parlementaires de l’Assemblée nationale algérienne (APN) et du Conseil de la nation (Sénat) lui avaient écrit une lettre pour lui demander d’annuler la décision de son prédécesseur, rappelant que la région est «classée par l’ONU comme un territoire non autonome depuis 1963» et que les Nations unies prévoient un référendum sur son autodétermination.

La question du statut du Sahara occidental oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis dont la revendication est soutenue par l'Algérie. Le Polisario, front politique armé qui lutte pour l'indépendance de cette région, réclame un référendum d'autodétermination prévu par l'ONU, tandis que le Maroc, qui contrôle plus des deux tiers de ce vaste territoire désertique, propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté. Les négociations menées par l'ONU et impliquant le Maroc et le Polisario avec l'Algérie et la Mauritanie en tant qu'observateurs sont suspendues depuis mars 2019. De son côté, Moscou se montre très critique de la nouvelle position américaine, qui, selon la diplomatie russe, «sort complètement du cadre du droit international».